Le juge français Marc Trévidic : «Il y aura des attentats en France avant mai 2017»
Le juge français Marc Trévidic a affirmé, dans un entretien à la revue Marianne, que les terroristes se prépareraient à frapper de nouveau en France avant l’élection présidentielle de mai 2017. «Des attentats d’envergure avant mai 2017, c’est l’assurance d’une surenchère quasiment sans limites. A la moindre action terroriste, tous les hommes politiques vont se succéder au journal de 20 heures pour proposer des mesures plus énergiques que celles des autres, en se foutant d’ailleurs complètement de leur efficacité, du moment que ça donne l’impression d’être dur», a déclaré l’ancien juge en charge du dossier de l’assassinat des moines de Tibhirine. «On a affaire à des gens qui nous connaissent, qui viennent de chez nous», a encore dit Marc Trévidic, en notant que les terroristes – il n’utilise pas ce terme – cherchent à pousser les autorités françaises à «prendre des mesures très dures» en perpétrant des attentats spectaculaires.
«Ils veulent des représailles pour créer un sentiment d’oppression chez les musulmans et pouvoir recruter à nouveau. C’est l’effet domino : on vous tape, vous nous tapez, on recrute derrière. Ils veulent le chaos, la guerre civile», a-t-il relevé. «Mais comme ils n’y arrivent pas avec les attentats qu’ils ont déjà commis, il faut qu’ils tapent encore plus fort. Ils cherchent l’impact maximal. Pour cela, la période électorale qui s’annonce est idéale», prédit ce magistrat dont l’enquête en Algérie sur l’assassinat des sept religieux français à Tibhirine, en 1996, par les groupes islamistes armés, pèche par une partialité criante.
Dessaisi de ce dossier utilisé par certains milieux en France pour discréditer l’armée et les services de sécurité algériens, le juge Marc Trévidic multiplie néanmoins les interventions dans les médias pour donner son point de vue sur la situation sécuritaire et la menace terroriste en France et dans le monde. Il adopte un discours volontairement alarmiste, sans que nous sachions s’il vise, à travers cette attitude, à pousser les responsables politiques français à recourir au «magistrat très expérimenté» qu’il est pour «gérer» le dossier de l’antiterrorisme – autrement dit, si c’est un appel du pied à Hollande et Valls –, ou simplement à «donner l’alerte» avant que l’«irréparable ne survienne».
Karim Bouali
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