Réda Taliani conspué par des Algériens en Tunisie et poussé à quitter la scène en pleurs
Le chanteur de raï Réda Taliani n’a pas animé son gala lors d’un festival organisé en Tunisie, après que des Algériens l’ont houspillé et chahuté suite à ses déclarations provocantes à l’encontre du peuple algérien. «L’Algérie est trop grande pour toi !», «Gloire aux martyrs !», «Ton bateau a coulé !» – en référence à une de ses chansons sur l’exil –, tels ont été les slogans scandés par les spectateurs algériens en colère, qui attendaient le chanteur au tournant depuis qu’il a déclaré son allégeance au roi du Maroc, Mohammed VI. L’autre chanteur de raï, Khaled Hadj Brahim, a lui aussi été violemment pris à partie par des Algériens établis en France, pour les mêmes raisons. Celui que les milieux du showbiz affublent du titre de «roi du raï» – l’est-il toujours ? – avait été hué devant le consulat d’Algérie à Paris, alors qu’il s’apprêtait à pénétrer avec son épouse «sans faire la queue comme tout le monde». Sa dernière interview à un média marocain a mis le feu aux poudres, provoquant la colère des Algériens qu’il a insultés et qualifiés de «chiens qui aboient du matin au soir».
Le régime marocain a lancé une offensive en direction de stars de la chanson algérienne à qui il offre la nationalité marocaine pour tenter d’accaparer l’immensément riche patrimoine musical algérien. Khaled Hadj Brahim et Réda Taliani sont tombés dans le piège et ont cédé au chant des sirènes en acceptant de faire la promotion du Makhzen et de son monarque, perdant ainsi l’estime qu’ils avaient dans leur pays d’origine et se mettant à dos les nombreux fans qu’ils y comptaient. Les sorties intempestives et maladroites de ces deux chanteurs interviennent au moment où le Maroc fait main basse sur ce patrimoine en l’inscrivant à l’Unesco comme «patrimoine universel». Une démarche qui a fait sortir le ministre algérien de la Culture de son silence pour déclarer que l’Algérie avait entamé la même procédure auprès de cette organisation internationale pour barrer la route à Rabat.
La «bataille du raï» bat son plein et ceux que beaucoup d’Algériens considèrent comme faisant partie d’une «cinquième colonne marocaine» en Algérie le paient de leur réputation, voire de leur algérianité, puisque des voix s’élèvent pour demander que soit retirée la nationalité algérienne à ces nouveaux naturalisés marocains qui participent à une opération visant à «voler» à l’Algérie son art et ses artistes. Dans leur entreprise machiavélique, les Marocains n’ont réussi à recruter que ces deux chanteurs dont le revirement aussi brusque que violent continue d’intriguer leurs compatriotes trahis.
Karim B.
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