Sofiane Djilali : «Le pouvoir veut humilier l’opposition»
Le président de Jil Jadid annonce la couleur en menaçant de boycotter les prochaines élections législatives. Dans une déclaration à Algeriepatriotique, Sofiane Djilali affirme que la tendance générale au sein de son parti est à la non-participation «à toute élection», même s’il faut, dit-il, attendre la décision définitive qui sera prise par le conseil national du parti qui devrait se réunir en novembre prochain.
Pour lui, toute participation serait une caution «humiliante» à un pouvoir qui affiche clairement sa volonté de maintenir sa politique de «distribution de quotas» et de recourir aux mêmes méthodes antidémocratiques. D’ailleurs, il dénonce au passage l’attitude exprimée d’ores et déjà par la majorité des partis de l’opposition en faveur des élections alors que le pouvoir n’a fait aucune concession, en rejetant notamment l’idée d’une commission indépendante de surveillance des élections dans les termes suggérés par l’opposition. Il trouve absurde que des partis continuent à faire dans l’opposition, tout en légitimant des élections qui «ne feront que pérenniser le système en place» et en acceptant, pour les partis qui n’ont pas pris part aux précédentes échéances, de se faire «doublement humilier».
Pour rappel, c’est cette divergence de vue fondamentale qui a motivé le retrait de Jil Jadid de la Coordination nationale pour la transition et les libertés (CLTD) début juin dernier.
Dans une interview à Algeriepatriotique, Sofiane Djilali avait déclaré que son parti avait fait plusieurs propositions mais, à chaque fois, elles étaient refusées : engagement pour décider collectivement de la participation ou non aux élections, éventuellement – et en cas de participation aux élections – établir des listes communes, à ne pas négocier en solo, à préparer un programme commun comme alternative, à ouvrir le dossier de la Constitution «idéale» pour l’opposition… «Toutes ces propositions étaient refusées a priori au nom de la souveraineté des instances des partis politiques». «Si nous devions seulement critiquer le pouvoir, a-t-il expliqué, cela ferait un peu court. Sur ces entrefaites, les élections de 2017 s’approchant, je vois fleurir le discours insistant sur un “gouvernement d’union nationale”. Cela suppose que les élections se sont déroulées, que tout le monde était satisfait des résultats et qu’un programme de travail était posé», a-t-il dénoncé.
R. Mahmoudi
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