Libye : Kobler appelle à une cessation immédiate des hostilités
L’envoyé spécial de l’ONU en Libye, Martin Kobler a appelé mardi à New York à la cessation immédiate des affrontements dans la région pétrolière de ce pays en invitant les acteurs politiques à sortir de l’impasse politique et sécuritaire. «La paix fragile dans le (croissant pétrolier) de la Libye a subi un coup sévère quand des unités de l’armée nationale libyenne sous le commandement du général Khalifa Haftar ont attaqué des terminaux et ports pétroliers», a déclaré M. Kobler devant le Conseil de sécurité. L’émissaire de l’ONU a demandé à toutes les parties prenantes d’éviter d’infliger de nouveaux dégâts aux installations pétrolières. «Les ressources naturelles libyennes appartiennent à tous les Libyens. Elles doivent être protégées et exportées de manière légale sous l’autorité de la Présidence du Conseil», a-t-il ajouté. M. Kobler a noté que l’économie libyenne était au bord de l’effondrement malgré sa richesse en pétrole. La production de pétrole est actuellement à son plus bas niveau avec environ 200.000 barils extraits par jour contre 1,4 million de barils après le renversement du régime de Mouammar al-Kadhafi en 2011. «La Libye ne sera pas en mesure de dépendre encore pendant longtemps de ses réserves à l’étranger. L’économie de guerre doit laisser la place à une économie de paix. La production pétrolière doit reprendre», a-t-il dit. L’envoyé de Ban Ki-moon s’est en revanche félicité des progrès réalisés pour expulser le groupe terroriste autoproclamé «Etat Islamique» (EI/Daech) de son dernier fief à Syrte. «Très bientôt, l’EI ne contrôlera plus de territoire en Libye», a-t-il indiqué. Le représentant de Ban Ki-moon a expliqué qu’il avait convoqué une réunion avec les principaux ministres du gouvernement d’entente nationale pour élaborer un plan de reconstruction après la libération de Syrte. En abordant la situation politique dans le pays, M. Kobler a indiqué qu’après des mois d’impasse, la Chambre des représentants avait décidé le 22août dernier de rejeter le gouvernement d’entente nationale. Néanmoins, M. Kobler y a vu une nouvelle opportunité pour solliciter l’approbation d’un gouvernement d’unité. Le rôle du dialogue politique libyen conserve son importance, a-t-il estimé. Bien qu’il y ait des divergences, c’est la seule façon d’avancer dans la transition. «Il n’y a pas d’alternative», a-t-il insisté. Constatant que les divisions politiques s’approfondissaient plus que jamais, il a jugé qu’une action forte était nécessaire pour convaincre les parties prenantes libyennes d’instaurer des institutions ouvertes et participatives. En conclusion, M. Kobler a dit attendre avec intérêt la réunion ministérielle sur la Libye, prévue le 22 septembre prochain, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.