Le cinéaste algérien Salem Brahimi : «Etre Arabe en Grande-Bretagne n’a pas la même signification qu’en France»
Salem Brahimi, un cinéaste algérien né à Londres et qui vit en France, a décidé de briser l’omerta sur le racisme enduré par les Arabes dans ce pays, en déclarant dans les colonnes du quotidien du soir britannique, l’Evening Standard, qu’il se sent plus libre en tant qu’Arabe en Angleterre qu’en France. Le cinéaste algérien, fils du diplomate Lakhdar Brahimi, qui se trouve depuis quelques jours dans la capitale britannique pour l’avant-première londonienne de son nouveau film Maintenant ils peuvent venir, prévu ce vendredi à l’Institut des arts contemporains, dans le cadre du troisième festival du film Safar, n’a pas mâché ses mots. Il a souligné qu’«être Arabe en Grande-Bretagne n’a pas la même signification qu’en France». Selon lui, le Royaume-Uni est «beaucoup plus accueillant», alors que la France est «toujours embourbée dans ses propres appréhensions souvent très restreintes et réductrices». «Les Français sont toujours là à dicter aux autres comment les choses devraient se dérouler», a-t-il dit.
Salem Brahimi, qui est retourné dans son pays d’origine, l’Algérie, pour revenir sur une période qui a marqué les esprits de plusieurs générations d’Algériens, dont les péripéties se sont déroulées dans les années 90, se positionne contre l’islamisme radical. Une thématique au centre de son long métrage adapté du roman d’Arezki Mellal, paru aux éditions Barzakh. Le film qui sera présenté pour la première fois au public britannique s’articule essentiellement sur des situations intimes de personnages dont le destin a complètement basculé en raison du climat de terreur imposé à tout un peuple par les semeurs de mort islamistes.
A travers cette œuvre, le cinéaste algérien, qui a déjà obtenu deux prix, l’un à Dubaï en 2015 et l’autre à Trondheim, en Norvège, en 2016, aspire à sensibiliser les cinéphiles du monde entier sur les dégâts causés par le terrorisme et l’extrémisme religieux. L’exemple de l’Algérie appelle, à lui seul, une réflexion sur les dangers du fondamentalisme, les Algériens ayant payé un lourd tribut au cours de cette période douloureuse.
De Londres, Boudjemaa Selimia
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