Mobilisation des «pompiers» de l’UGTA
Par Kamel Moulfi – Après les vacances, la rentrée scolaire et la célébration de l’Aïd ont achevé de vider le pouvoir d’achat d’une grande partie de la population qui se trouve confrontée maintenant à de nouvelles dépenses. Autant dire que les choses sérieuses commencent et on comprend que le secrétaire général de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd, soit sollicité par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, pour prévenir tout dérapage dans la grogne sociale imminente (voir article d’Algeriepatriotique).
La Centrale syndicale au service du gouvernement, ce n’est pas nouveau dans les pratiques du système en place, et habituellement tout rentre dans l’ordre ou, du moins, les «pompiers», que sont les syndicalistes qui obéissent à Sidi-Saïd, parviennent à limiter les dégâts en empêchant le feu de la contestation sociale de s’étendre dangereusement. Chaque fois que le pays a disposé de beaucoup d’argent tiré des recettes d’exportation d’hydrocarbures, la partie a été facile pour le syndicat officiel aidé par les aptitudes du pouvoir à acheter la paix sociale dans les catégories les plus défavorisées et même à permettre à ce que l’on appelle les couches moyennes de vivre bien au-dessus des maigres ressources financières issues de la production nationale hors hydrocarbures.
Depuis deux ans, le spectre de l’épuisement de la logique de cette politique inquiète à juste titre le pouvoir qui hésite à prendre les mesures impopulaires suggérées par les experts liés aux organisations patronales et qui relaient parfois les «recommandations» des institutions financières internationales. Le gouvernement paraît compter sur un «sursis» dont la durée, diversement estimée par les spécialistes, irait de quelques mois (échéance 2107) à deux ou trois ans.
Dans ce laps de temps, l’économie nationale doit être dotée de capacités de résilience. Pour le gouvernement de Sellal, c’est le défi qui est posé sur le court terme. Il n’y a pas d’espoir de revenir à la «bahbouha» (l’aisance financière) d’avant. L’ambition affichée par la réunion informelle de l’Opep qui doit se tenir à Alger du 26 au 28 septembre est d’un réalisme implacable : stabilisation du prix du baril de brut entre 50 et 60 dollars. Pas plus.
K. M.
Comment (7)
Les commentaires sont fermés.