Les enfants paient pour les adultes
Par Kamel Moulfi – Les meurtres commis contre les enfants, à répétition, pour des motifs divers, à la suite d’enlèvements ou d’agressions, reflètent un degré de violence dans la société inimaginable encore il y a quelques années. Parfois, les enfants paient pour des différends entre les adultes de familles voisines et même avec un lien de parenté très proche. La jalousie et la vengeance portées par une ambiance de haine rendent totalement aveugles les auteurs, dont des femmes, qui commettent des actes horribles.
Il n’y a pas que les kidnappings. A Tizi Ouzou, c’est une agression contre un enfant de 7 ans qui a failli se transformer en meurtre. Heureusement, la présumée auteure a été interpellée, présentée au parquet et placée sous contrôle judiciaire. Le «ouf !» de soulagement, légitime parce que l’enfant a été sauvé, ne doit pas être motivé par une fausse échelle dans le crime qui classerait l’agression comme négligeable par rapport à l’enlèvement. Dans tous les cas, c’est, de toute évidence, un signal d’alarme sur l’état de la société lancé à travers ces drames qui provoquent une grande émotion au sein de la population, allant jusqu’à créer dans certains milieux un véritable climat de psychose.
Attention, les bonnes nouvelles ne doivent pas faire baisser la garde ! Si des tentatives d’agression d’enfants ont échoué ces derniers jours et si la mort qui attendait certainement les innocentes petites victimes a pu être évitée, cela prouve que ce fléau n’est pas une fatalité et qu’il peut être combattu quand la volonté politique des autorités existe et qu’elle est suivie par la vigilance des citoyens sensibilisés à ce risque et mobilisés pour lui faire face efficacement.
En amont de ces événements tragiques, sur le fond, les spécialistes, psychiatres, sociologues et psychologues, sont interpellés pour consolider le dispositif de prévention et faire en sorte que la violence devienne un phénomène marginal – si elle ne peut être totalement éliminée –, surtout quand il s’agit d’affaires que la justice est en mesure de régler, pour peu que les services concernés interviennent à temps.
K. M.
Comment (5)
Les commentaires sont fermés.