Douanes : «Des conteneurs de pierres ont été importés»
Les pratiques frauduleuses à l’importation continuent. Selon le directeur du renseignement au sein des Douanes algériennes, Boualem Medjebar, le gros des infractions constatées est lié à l’importation de marchandises sans valeur commerciale.
«Nous continuons à découvrir des conteneurs vides, remplis de pierres, de déchets ou de pièces usées», dénonce Medjebar aujourd’hui sur les ondes de la Chaîne III de la Radio algérienne. C’est le mode opératoire le plus répandu, surtout depuis 2014, assure ce responsable au sein des Douanes car il permet le transfert d’importantes sommes de devises à l’étranger.
Au moins 500 procès-verbaux ont été établis et adressés aux contrevenants qui se cachent derrière des sociétés anonymes. Pour Boualem Medjebar, ces infractions effectuées par des «opérateurs économiques véreux» de 2010 à 2015 ont coûté à l’Etat entre 15 et 20 milliards de dollars sous forme de transfert illicite de devises et de fausses déclarations douanières. L’administration douanière intensifie ses efforts pour lutter contre ce phénomène. Mais, comme le reconnaît Medjebar, le transfert illicite de devises «est aujourd’hui plus difficile à déceler» en raison de la sophistication des techniques.
Pour ce faire, l’administration des Douanes axe son travail sur le contrôle en amont, en mettant en place des systèmes de veille et d’alerte au niveau des ports et aéroports. Il y a aussi un travail de coordination avec les établissements financiers afin de détecter les éventuels contrevenants. Les Douanes sont aujourd’hui bien connectées aux Bourses pour suivre de près les fluctuations des marchés et l’évolution des prix à l’importation afin de faire face à ce phénomène. Le plus grave est que ce genre de pratique est monnaie courante, notamment au niveau de la Zone arabe de libre échange.
Ces pratiques frauduleuses aggravent ainsi la situation financière du pays qui souffre d’un manque de ressources en devises à cause de la chute durable des prix du pétrole. Les efforts du gouvernement visant à réduire les importations risquent de s’avérer inutiles à cause de ces transferts illicites de devises.
Sonia Baker
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