Les Français répondent à François Hollande : «Les harkis étaient des mercenaires payés pour faire le sale boulot»
De nombreux Français ont répondu au président François Hollande qui a évoqué, dans un discours prononcé hier, un «massacre» des harkis en Algérie après l’indépendance. Ces Français ont rappelé, sur les ondes de Radio Monte-Carlo (RMC), les «trahisons» et les «cruautés infligées par des harkis aux Algériens». «Les harkis étaient payés pour faire le sale boulot», a martelé un auditeur, tandis qu’un autre a estimé qu’«un mercenaire n’a pas à être indemnisé et encore moins honoré». Sans compter les nombreux commentaires sur les réseaux sociaux. Cette réaction de citoyens français aux manœuvres politiciennes de la classe politique française dominante à l’approche de l’élection présidentielle dénote un haut degré de conscience. Les Français, comme les harkis eux-mêmes du reste, savent que les discours laudateurs de Nicolas Sarkozy puis de François Hollande, à l’occasion de la journée d’hommage aux harkis, organisée le 25 septembre, leur servent de courte échelle sur laquelle ils comptent prendre appui en mai 2017.
Les responsables politiques et les médias français dominants ont voulu inverser l’histoire en mettant en avant un supposé massacre collectif de cette catégorie d’Algériens qui a choisi le camp de la France coloniale durant la guerre de Libération nationale et en couvrant les crimes abjects commis par ces supplétifs de l’armée française entre 1954 et 1962. Pourtant, de nombreux témoignages d’officiers de l’Armée de libération nationale (ALN) ont affirmé que des ordres avaient été donnés par les autorités officielles, à l’époque, aux fins de cantonner les harkis et les empêcher ainsi de circuler librement pour éviter les représailles des populations qui avaient subi leur sauvagerie sous les ordres de généraux français coupables de crimes de guerre et de graves violations des traités internationaux sans qu’ils aient jamais été inquiétés.
François Hollande a fait porter la responsabilité de «l’abandon des harkis», des «massacres de ceux restés en Algérie» et des «conditions d’accueil inhumaines de ceux transférés en France», aux gouvernements français successifs, affirmant que «la France a manqué à sa promesse» et a «tourné le dos à des familles qui étaient pourtant françaises».
Après les accords d’Evian, le 18 mars 1962, une bonne partie des harkis ont été abandonnés en Algérie, selon l’avis des historiens. D’autres ont été accueillis en France. Pour certains, c’étaient des héros de la guerre. Pour d’autres des «sous-hommes». Mais leur nombre fait leur «force» en France, car avec leurs descendants, leur communauté est estimée à trois millions de personnes.
Karim Bouali
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