Micmac au MAK : Ferhat Mehenni prépare une «purge» à la stalinienne
Le fondateur du «Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie» (MAK), Ferhat Mehenni, annonce «une révolution dans l’organigramme» de son organisation, autrement dit, une purge à grande échelle, confirmant ainsi les informations révélées par notre site, début septembre, sur l’exacerbation des conflits à l’intérieur des structures de ce mouvement et l’existence d’une lutte de leadership sur fond de surenchère raciste qui le mène vers l’implosion. Une dissidence menée par des membres influents au sein de cette organisation séparatiste qui contestent la direction actuelle – incarnée par Bouaziz Aït Chebib – et lui reproche sa «mollesses», son «universalisme», voire son «manque de sectarisme». Le chef du MAK reconnaît ainsi, pour la première fois, «l’indiscipline» qui règne dans les rangs de son organisation, notamment en Kabylie, et souligne qu’«à chacun des changements majeurs, des turbulences provoquent le départ de militants», sans en préciser le nombre ni les circonstances de leur démission.
Ferhat Mehenni a usé d’un ton menaçant, dans une harangue prononcée devant ses ouailles à Paris, affirmant que «la phase que [nous] entamons ne permet plus l’amateurisme, ni l’approximation, ni le laxisme. La discipline est l’une des clés de réussite dans le monde. Tous les combats qui ont échoué l’ont été par défaut de discipline au sein de leur organisation». «Il n’y a pas de combat collectif sans autorité. Refuser l’autorité ou la contester est une atteinte grave à la cause qu’on est censé défendre. L’absence de loyauté est une trahison», a-t-il dit, sur un ton stalinien. Ferhat Mehenni ne cache plus l’existence d’un conflit d’autorité : «Le MAK et le Réseau Anavad (représentation de la structure à l’étranger, ndlr) doivent devenir une seule et même organisation, sous forme de confédérations avec le principe de primauté du président de l’Anavad (lui-même, ndlr) en cas de conflit d’autorité».
Pour rappel, dans une réaction à l’article paru dans Algeriepatriotique, l’organisation séparatiste avait nié en bloc l’existence de fractures et de luttes intestines en son sein. Le porte-parole de ce mouvement, à travers son organe de propagande, mettait tout sur le compte d’une campagne médiatique «menée par le pouvoir» et «ses satellites», qui viserait, selon les termes d’une déclaration rendue publique, à «semer la zizanie» dans les rangs du mouvement. Il estimait que son mouvement était «plus fort et uni que jamais» : «Pour le malheur du régime algérien et de ses satellites, pérorait-il, le MAK se porte à merveille». Il vient d’être désavoué par son propre mentor.
B. K.
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