Les dirigeants locaux du MAK s’apprêtent à éjecter Ferhat Mehenni de leur mouvement ?
Le conflit resté larvé au sein du mouvement séparatiste dit Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), et révélé par Algeriepatriotique il y a quelques semaines, commence à éclater au grand jour. Le président de cette structure, Bouaziz Aït Chebib, a, dans un message plein d’allusions mais facile à décoder, contesté les injonctions du «guide» de cette organisation séparatiste, Ferhat Mehenni, qui avait menacé, la veille, de sévir contre tout manquement à la discipline et décidé de fusionner la structure activant en Kabylie (le MAK) avec le «réseau Anavad», représentation du mouvement à l’étranger qui est sous l’autorité directe de Ferhat Mehenni. Dans un message vidéo diffusé ce mardi par l’organe du Mouvement, Aït Chebib a appelé à la création d’une commission de réflexion pour examiner les dernières «propositions» de Ferhat Mehenni, tout en rejetant d’emblée toute volonté d’imposer aux «militants» du MAK des décisions d’en haut.
Aussi, conteste-t-il la directive annoncée par son chef, selon laquelle le président de l’Anavad (c’est-à-dire Ferhat lui-même) s’empare du pouvoir de décision en cas de «conflit d’autorité» au sein de l’organisation. Pour Aït Chebib, les statuts et le règlement intérieur du mouvement prévoient, dans pareille situation, la nécessité d’aller vers «un congrès extraordinaire». Dans la même optique, il dit ne reconnaître que les résolutions du «troisième congrès» tenu en été dernier.
Par ailleurs, le président du MAK s’en est pris à ceux qui, selon lui, propagent des «rumeurs» sur l’émergence d’un courant prônant la violence au sein de son organisation, en disant que son mouvement «a fondé sa démarche sur la non-violence», mais tout en reconnaissant que des divergences d’opinion divisent ses militants sur les réseaux sociaux. «Nous vous laissons Facebook, à nous la lutte sur le terrain !», lance-t-il en direction de ses détracteurs qu’il ne veut pas nommer.
Pour rappel, Ferhat Mehenni avait promis, lundi, à partir de Paris, «une révolution dans l’organigramme» de son organisation, annonçant ainsi une purge sans précédent. «Refuser l’autorité ou la contester est une atteinte grave à la cause qu’on est censé défendre. L’absence de loyauté est une trahison», a-t-il mis en garde. Mehenni avait, en outre, annoncé la fusion des deux structures du mouvement : le MAK et le réseau Anavad, qui activeront désormais sous forme de confédérations «avec le principe de primauté du président de l’Anavad en cas de conflit d’autorité», a-t-il prévenu.
B. K.
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