Deux signaux d’alerte
Par Kamel Moulfi – La capitale et ses parages, censés être, comme dans beaucoup d’autres pays, entièrement «sécurisés», en tout cas dans les principaux aspects de la vie quotidienne urbaine, et donc prémunis contre la répétition d’incidents qui frisent la catastrophe, ont connu, ces derniers jours, deux accidents spectaculaires qui ont certainement interpellé les autorités chargées de garantir la quiétude de la population. Dans le quartier algérois de Belouizdad, c’est l’inhalation du monoxyde de carbone dégagé par un chauffe-eau installé dans la cuisine qui a causé la mort de cinq personnes d’une même famille. On apprend que l’appartement était dépourvu de bouches d’aération et les fenêtres étaient fermées.
Ce drame n’est pas exceptionnel : depuis quelques années, en particulier en hiver, le nombre de décès par inhalation de monoxyde de carbone atteint des proportions alarmantes. Pourtant, la Protection civile lance régulièrement, au niveau national, des campagnes de sensibilisation aux dangers d’asphyxie au gaz de monoxyde de carbone, en mettant en garde contre l’utilisation d’appareils défectueux ou contrefaits, et en insistant sur l’impératif de faire placer les appareils (chauffe-eau, chauffage et cuisinière) par des professionnels qui veilleront à la nécessité de l’aération des habitations. En principe, les appareils à gaz sont conçus et fabriqués de manière à fonctionner en toute sécurité et à ne pas présenter de danger lorsqu’ils sont normalement utilisés.
Mais selon une enquête menée entre 2014 et 2015 par les services de contrôle du ministère du Commerce sur les appareils de chauffage à gaz, importés ou fabriqués localement, c’est la non-conformité aux normes exigées qui domine. Si rien n’est fait, il ne faudrait pas s’étonner d’apprendre que des drames de ce genre surviennent encore.
Quant à l’accident ferroviaire qui s’est produit samedi au niveau de la gare de Boudouaou, provoquant la mort du conducteur d’un des deux trains et des blessures à 193 passagers, et dont on ne connaît pas les circonstances, il est absolument incompréhensible, même en admettant que le risque zéro n’existe pas.
K. M.
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