Bouchouareb : «J’ai mis en garde contre l’inaction quand le pétrole était à 100 dollars»
«En 2014, alors que le baril était encore au-dessus des 100 dollars, je disais déjà que le coût de l’action ou le coût de la réforme pourrait paraître pour certain important, mais que ce n’était encore rien comparé au coût de l’inaction et de l’immobilisme», a déclaré le ministre de l’Industrie et des Mines à l’université d’été du Forum des chefs d’entreprises (FCE). Abdesselam Bouchouareb a insisté, dans son allocution, sur la «nécessité» de mener des «réformes audacieuses et diligentes». «Le gouvernement a pris toutes ses responsabilités et engagé d’importantes réformes pour mettre en œuvre une nouvelle politique d’investissement et relancer le développement industriel», a-t-il assuré. Pour Abdesselam Bouchouareb, «il s’agit essentiellement de construire un modèle industriel propre à l’Algérie qui s’insère dans les tendances façonnant la nouvelle carte industrielle mondiale».
Le ministre de l’Industrie a énuméré les priorités du gouvernement dont les efforts sont concentrés sur «la reconstruction de filières où l’Algérie doit être naturellement présente». Il s’agit, selon lui, de la sidérurgie et métallurgie, des liants hydrauliques, de l’électrique et l’électroménager, de la mécanique, de l’automobile et l’aéronautique, de la chimie industrielle et pharmacie, de la construction et réparation navales, de l’industrie agroalimentaire, des textiles et cuirs ainsi que des bois et de l’industrie du meuble. Bouchouareb a souligné que l’Etat a «inauguré une série de pôles de compétitivité» dans les domaines de l’automobile, de la mécanique, de l’électronique, de l’électrique, des matériaux de construction, des mines, de l’industrie pharmaceutique, des textiles et de la confection. «Le développement de ces filières, a noté le ministre, va nous permettre, d’ici 2019, de passer d’importateur au stade de producteur satisfaisant une partie non négligeable de la demande domestique puis à celui d’exportateur de biens transformés».
Abdesselam Bouchouareb a relevé que la compétitivité de l’industrie nationale a, pendant longtemps, «enduré le surpoids de mesures superposées sans effets durables sur la diversification, la croissance et la création d’emplois». Aussi, l’arsenal juridique a-t-il été revu et une réflexion menée pour transcender cette situation bloquante. Il a cité, entre autres, l’étude d’un avant-projet de loi relatif aux partenariats publics-privés (PPP) «pour lequel j’invite votre organisation (le FCE, ndlr) et l’ensemble des acteurs à y contribuer». Abordant la question du foncier industriel, le ministre a affirmé que son département était «en train de mettre au point les dispositions nécessaires pour renforcer les mesures de facilitation au bénéfice des investisseurs».
«L’Algérie attend de ses entrepreneurs et de ses entreprises un engagement semblable en matière de création de richesses, de croissance, d’emplois et de fiscalité», a conclu Abdesselam Bouchouareb.
Sarah L.
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