Les patrons se rebiffent : le FCE rejette le plan d’action du gouvernement
Lors de l’inauguration de la deuxième édition de l’université du Forum des chefs d’entreprises (FCE), hier soir à Constantine, le président du Forum, Ali Haddad a pointé du doigt le «statu quo» dans lequel se retrouve l’économie du pays, le qualifiant «d’insupportable et à long terme intenable». Pour le patron du FCE, il est temps de mettre un terme aux «tergiversations et aux demi-mesures». «Des diagnostics, nous en avons fait. Nous avons aussi fait une multitude de propositions pour remédier à la crise multidimensionnelle qui frappe notre pays. Nous estimons qu’il est temps de mettre en œuvre des réformes profondes et courageuses qui changeront réellement notre économie», a-t-il recommandé.
Le FCE, rappelons-le, qui a largement soutenu l’opération d’emprunt national, lancé par le gouvernement Sellal, montre à travers le discours d’Ali Haddad que le plan d’urgence initié par les pouvoirs publics ne répond pas à leurs attentes et ce, à travers des critiques à peine voilées. Le patron du FCE a indiqué qu’ils [les chefs d’entreprises] «adhèrent» au plan d’urgence mis en place par les pouvoirs publics pour revenir à l’équilibre budgétaire, mais cela ne doit pas se faire au détriment des entreprises, des emplois et de la stabilité économique et sociale des régions.
Le choix du thème «Transformer ! Pour aller de l’avant», de cette 2e édition n’est pas fortuit. Ali Haddad, qui indique vouloir «aller de l’avant et directement à l’essentiel pour réinventer et transformer notre économie», s’est adressé aux jeunes entrepreneurs qui, selon lui, relèveront les défis «qui sont sérieux et nombreux». Pour lui, certaines conséquences de la crise sont quantifiables comme le déficit budgétaire, le déficit commercial ou encore la hausse de l’inflation. Mais d’autres ne le sont pas. Ali Haddad en veut pour preuve l’acharnement des chefs d’entreprise pour la pérennité de leurs entreprises et des emplois, qui persévèrent malgré l’adversité, mais finissent par abandonner par dépit.
Mohamed El-Ghazi
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