Sellal : «La réforme de Mme Benghebrit est celle de tout le gouvernement»
Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a indiqué qu’aucun expert étranger n’a été impliqué dans l’élaboration des programmes de deuxième génération des différents paliers de l’éducation nationale. Dans une réponse au député d’obédience islamiste Hassan Aribi, le Premier ministre a d’emblée rappelé que ces nouveaux programmes, qui font l’objet de critiques acerbes de la part du courant islamiste, visent à améliorer la méthodologie des enseignants et le niveau des élèves. Abdelmalek Sellal a tenu à préciser qu’il s’agit d’une autre phase de la réforme du système éducatif amorcée en 2003, donc du temps où Aboubakr Benbouzid était à la tête de ce département ministériel.
En d’autres termes, il signale que cette réforme a été engagée par le gouvernement et n’est en aucun cas une initiative isolée de la ministre Nouria Benghebrit qui est la cible d’une campagne hostile de milieux conservateurs qui l’accusent de vouloir occulter les constantes nationales dans les programmes scolaires. Le Premier ministre appuie ainsi la ministre qui tente faire inculquer des valeurs universelles aux élèves plutôt que celles véhiculées par une certaine idéologie qui est à l’origine de l’endoctrinement de toute une génération et de l’avènement du terrorisme intégriste. Ce n’est pas la première fois que le député Hassan Aribi s’attaque à la ministre se faisant le héraut des islamo-conservateurs qui ont toujours eu la mainmise sur l’école algérienne et les syndicats de l’éducation nationale.
Avec la politique mise en œuvre par Nouria Benghebrit, ces derniers se sentent menacés dans leur basse manœuvre de contrôler la société à travers l’école. Surfant sur la vague du conservatisme ostentatoire de la société algérienne, ils attribuent à la ministre le dessein de vouloir retirer toute trace de la religion de l’école et de vouloir suivre des modèles importés d’ailleurs pour laïciser l’école algérienne. En réponse à ces accusations, Mme Benghebrit a assuré que «le ministère de l’Education nationale œuvre à promouvoir l’islam en tant que religion, culture et civilisation», tout en rappelant que la loi d’orientation sur l’éducation nationale «vise à renforcer le rôle de l’école comme élément de consolidation de l’identité nationale et de l’unité du peuple algérien».
«L’éducation religieuse est enseignée dans le but d’assurer une meilleure intégration sociale de l’élève, renforcer la cohésion sociale, consolider les fondements de la cellule familiale et apprendre à l’enfant la culture de la tolérance, du respect et de la coexistence sociale», a-t-elle relevé à l’intention de ceux qui ont fait de la religion un fonds de commerce.
Sonia Baker
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