Réaction tardive du FLN aux propos insultants de certains Français envers les symboles de la Révolution
Le FLN a réagi tardivement aux propos attentatoires aux acteurs et aux symboles de la guerre de Libération nationale. Dans un communiqué sanctionnant la réunion de son bureau politique publié aujourd’hui sur le site du parti, le FLN d’Amar Saïdani s’élève ainsi contre les déclarations d’officiels ou non officiels français qui portent atteinte aux symboles de la Révolution algérienne. «Le bureau politique condamne toutes les tentatives de porter atteinte aux symboles de la Révolution et les considère comme une attaque au peuple algérien», lit-on dans la deuxième page du communiqué. Le BP du FLN poursuit en affirmant que «les déclarations de responsables français, officiels et non officiels, concernant les affaires algériennes sont totalement rejetées» et qu’«elles sont contraires aux principes régissant les relations entre les deux pays». Le FLN rompt ainsi son silence plusieurs semaines après sur les propos du président de l’Association française de victimes du terrorisme (AFVT), Guillaume Denoix de Saint Marc, qualifiés par des moudjahidine de «très graves».
Guillaume Denoix de Saint Marc avait qualifié l’attentat de Milk Bar durant la guerre de Libération nationale d’attentat terroriste contre la France. Des propos qu’il avait tenus dans une réunion officielle à laquelle avait pris part tout le gouvernement français, dont François Hollande. Après une dizaine de jours sans réponse officielle, Zohra Drif-Bitat, mandatée par de grandes figures historiques, avait interpellé les hautes autorités du pays en leur rappelant avoir failli à leur devoir envers les symboles de la Révolution protégés par la Constitution. Elle avait également dénoncé le silence «honteux» du parti FLN qui se présente comme le digne héritier du FLN historique.
Pour Mme Zohra Drif, la Constitution est claire à ce sujet. «L’Etat et le gouvernement sont responsables de la défense et de la protection de tout l’héritage de notre glorieuse guerre de Libération nationale, de ses acteurs et de ses symboles.» «Je n’attends pas un banal exercice de communication. J’attends de mon Etat, de mon gouvernement et de mon ministre de tutelle qu’ils assument leurs responsabilités constitutionnelles», a-t-elle exigé. La moudjahida n’a pas épargné l’Organisation nationale des moudjahidine dont les statuts «visent clairement la défense des intérêts moraux des moudjahidine», avouant qu’elle attendait «surtout» la réaction du FLN qui prétend, selon elle, continuer le combat mené par le FLN historique. «Mais à l’évidence, la direction actuelle du FLN a complètement rompu et divorcé avec ce pour quoi le FLN avait été créé : l’indépendance nationale», a-t-elle déploré. «Nous n’avons jamais été humiliés de la sorte.»
Il est à souligner qu’Amar Saïdani n’avait nullement évoqué ce sujet lors de sa courte intervention, samedi, à l’ouverture de la réunion du BP.
Sonia Baker
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