Faut-il encore défendre Benghebrit ?
Par Kamel Moulfi – La ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, a-t-elle pris la mesure du défi qu’elle a accepté de relever en prenant en charge la nouvelle réforme de l’école ? Les bourdes qui se multiplient dans les livres scolaires dont elle a la responsabilité montrent qu’elle fait preuve d’une naïveté (pour ne pas dire incompétence) inouïe. La dernière, signalée par un citoyen vigilant, a trait, encore une fois, à une carte géographique qui concerne doublement notre «périmètre» : le continent, l’Afrique, et un pays du monde arabe, le Soudan.
«Dans l’ouvrage dédié à l’éducation civique de troisième année élémentaire, écrit-il, on ignore toujours la partition du Soudan survenu en 2011, qui fait que l’Algérie est le plus grand pays d’Afrique et non pas le deuxième derrière le Soudan.» C’est pourtant une erreur que la ministre a eu à relever l’an dernier, avant la rentrée. Elle avait dit avoir donné des instructions aux enseignants et aux inspecteurs pour corriger les erreurs contenues dans les livres non actualisés. Une année après, pourquoi l’erreur n’a pas encore été corrigée dans le livre ? Il s’agit d’erreurs impardonnables à travers lesquelles la ministre donne du grain à moudre à ses détracteurs et à ceux qui veulent maintenir l’école algérienne en l’état. La ministre avait annoncé l’installation d’une commission chargée de la relecture de la nouvelle version des manuels scolaires, toutes matières confondues, et la correction d’éventuelles erreurs avant l’édition.
Les experts et enseignants concernés par la préparation des nouveaux manuels avaient pour tâche de les adapter aux grands changements qui s’opèrent à travers le monde. Force est de constater que cette commission n’a pas fait son travail. Au plan du contenu du programme, la partition du Soudan n’est pas une mince affaire, elle constitue un fait historique à même de développer une réflexion critique chez l’élève. La «refonte» du livre scolaire a été présentée comme un axe important dans la réforme envisagée par Nouria Benghebrit, mais si c’est cela la réforme, c’est plutôt une calamité qui lui fait prêter le flanc aux islamistes.
K. M.
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