Le prix Nobel de la paix attribué au président colombien Santos
Le président Juan Manuel Santos est récompensé pour avoir conclu un accord avec la guérilla marxiste des Farc pour clore un conflit de plus de 50 ans.
On le pensait écarté de la liste, après la victoire du «non» la semaine dernière au référendum sur l’accord signé avec les Farc. Le président colombien Juan Manuel Santos s’est finalement vu attribuer ce vendredi à Oslo le prix Nobel 2016 de la paix pour ses «efforts déterminés» en faveur de la paix avec la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie. Le chef de l’Etat s’est dit «bouleversé» et «reconnaissant» en apprenant la nouvelle. «Il a ajouté que ce prix était d’une importance inestimable pour faire avancer le processus de paix en Colombie», a indiqué Olav Njoelstad, le secrétaire général du comité Nobel, qui s’est entretenu avec lui par téléphone. «Je remercie infiniment et de tout cœur pour cette honorable distinction. Je la reçois non en mon nom, mais au nom de tous les Colombiens, en particulier celui des millions de victimes qu’a faites ce conflit dont nous avons souffert depuis plus de 50 ans», a ensuite déclaré Santos depuis le palais présidentiel Casa de Nariño à Bogota.
Le comité Nobel a souligné que ce prix était également un hommage au peuple colombien et à toutes les parties impliquées dans le processus de paix. «Nous espérons que cela encouragera toutes les bonnes initiatives et tous les acteurs qui pourraient jouer un rôle décisif dans le processus de paix et apporter enfin la paix à la Colombie après des décennies de guerre», a déclaré la présidente du comité Nobel norvégien, Kaci Kullmann Five.
François Hollande a félicité «chaleureusement» le président colombien. «Cette distinction salue son action résolue pour mettre fin au conflit avec les FARC, l’un des plus meurtriers des 50 dernières années, déclare-t-il dans un communiqué. La France a toujours été à ses côtés et le restera pour que le dialogue l’emporte sur la confrontation et que le courage de la paix s’impose.» Juan Manuel Santos «mérite» le prix, a déclaré l’ancienne otage des Farc, Ingrid Betancourt, sur I-Télé. «Il a lutté tout seul pratiquement pour obtenir ce résultat, il change l’histoire du pays, il donne a la nouvelle génération colombienne la possibilité de connaître un pays différent. C’est un immense moment pour la Colombie.» Elle «croit» toutefois que le mouvement de guérilla aurait dû partager le prix. Tenu à l’écart, le chef des Farc, Rodrigo Londoño, a réagi en indiquant sur Twitter que «le seul prix auquel nous aspirons, c’est la paix et la justice sociale pour la Colombie».
R. I.
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