RCD : «Aucune leçon n’a été tirée des événements d’Octobre 88»
Actualisé – Le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Mohcine Belabbas, brosse un tableau noir de la situation générale du pays qui est «de plus en plus inquiétante», selon lui. Intervenant à l’ouverture aujourd’hui du conseil national du parti, Belabbas considère qu’«aucune leçon n’a été tirée des événements de 88». «Nous venons de commémorer le 28e anniversaire des événements d’Octobre 88. Une tragédie qui a vu les soldats de l’armée algérienne tirer sur la jeunesse pour cause de déficit démocratique et d’aveuglement politique. Aucune leçon n’a été tirée de ce drame. Comme le statu quo est désormais intenable, les mutations à venir ne se présentent pas sous les meilleurs auspices», prévient le président du RCD qui revient sur le projet de loi de finances de 2017 et les nombreuses mesures «antisociales». «En général, les pouvoirs de l’opacité choisissent l’été pour annoncer des mesures antisociales. Cette année, c’est la remise en cause de la retraite après l’accomplissement des années légales de travail sans condition d’âge ou les nombreux ballon-sonde sur des mesures qui touchent le pouvoir d’achat des salariés et des sans-ressources qui menace les plus précaires, c’est-à-dire la majorité de nos concitoyens», souligne le président du RCD, qui dénonce la politique de «replâtrages de conjonctures qui ont prévalu depuis la baisse des rentrées financières des hydrocarbures».
Mohcine Belabbas critique également les dispositions relatives à l’organisation des élections. Pour lui, le pouvoir a institué une commission nationale indépendante de surveillance des élections «uniquement pour vider de son sens la proposition du RCD de l’instauration d’une commission indépendante de gestion des élections». Cet organe vise à «vider notre proposition de son contenu et de ses objectifs, à savoir la garantie d’une consultation régulière qui fasse du citoyen le seul arbitre des cadres de représentation nationale». C’est ainsi que le RCD, qui a boycotté plusieurs fois la présidentielle, les législatives et les locales de 2002 et les législatives de 2012, doit bien étudier la question. Et c’est dans la session de ce conseil national que la question sera tranchée. «Dans une situation normale, un parti ne se pose pas la question de participer ou non à un scrutin. Il se pose la question des moyens dont il dispose pour couvrir ou non les circonscriptions électorales et, bien sûr, les propositions à défendre ou les alliances à contracter», relève-t-il, avant d’affirmer que «nous ne sommes pas dans ce cas de figure».
Le président du RCD, qui a pris indirectement la défense de la ministre de l’Education par respect à ses valeurs, estime que le parti qu’il dirige et qui est à la veille d’un grand rendez-vous organique (le congrès), n’a pas le droit à l’erreur. «Il nous est demandé de bien cerner la situation générale du pays, notre place sur l’échiquier national, d’évaluer les dangers potentiels de la situation régionale et de réfléchir sur les conséquences des nouvelles lois qui régissent les élections», souligne-t-il, estimant que «dans des circonstances où le pire peut advenir à n’importe quel moment, il est important de bien jauger la meilleure stratégie pour, éventuellement, peser au mieux des intérêts du parti et de la nation». Il assure que la décision du parti sera prise conformément aux «dimensions fondatrices du combat mené par le RCD».
Le RCD décide de participer aux législatives
Après avoir maintenu le suspense depuis plusieurs mois, le RCD a finalement décidé de prendre part aux prochaines élections législatives. La décision a été prise à l’écrasante majorité des membres du conseil national du parti, au terme de la session ordinaire du conseil national, tenu ce vendredi à Alger, annonce le porte-parole du parti, Atmane Mazouz.
Hani Abdi et R. Mahmoudi
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