Un général français confirme l’échec de la rencontre de Paris sur la Libye tel que révélé par Algeriepatriotique
Le général français Jean-Vincent Brisset, actuellement directeur de recherche à l’Iris, a confirmé l’analyse d’Algeriepatriotique sur l’échec de la réunion organisée par la France sur la Libye. «Il est à peu près sûr que cette rencontre n’a pas eu de résultat», dit-il dans un entretien à RT France, en donnant pour preuve le fait qu’il n’y a pas eu de communiqué à l’issue des travaux. Il fait remarquer que «la seule chose qui est à peu près sûre, est que la demande d’élargissement du gouvernement actuel, présentée par le ministre des Affaires étrangères français, n’a abouti à rien». Mais, précise-t-il, «on ne sait pas pourquoi, on ne sait pas qui a bloqué ou n’a pas bloqué». Une certitude chez le général Jean-Vincent Brisset : «La France n’est plus en mesure de résoudre les conflits internationaux comme elle le pouvait par le passé.» Cet officier supérieur ne comprend pas la démarche française faite d’hésitation entre son soutien au gouvernement de Tripoli et celui au gouvernement de Tobrouk. Il souligne que «le ministre des Affaires étrangères dit qu’il voudrait que le gouvernement actuel s’élargisse, mais sans s’adresser directement à ce gouvernement et vouloir que ce dernier soit présent».
Sur les participants invités à la rencontre de Paris par le gouvernement français et qui sont venus, l’Egypte, le Qatar, les Emirats arabes unis, et sur l’absence de la Ligue arabe et de l’Arabie Saoudite, le général de brigade aérienne a «beaucoup de mal à comprendre ce qu’il s’est passé». Il considère que «cette affaire est vraiment très floue, et même sur le site du ministère des Affaires étrangères, ajoute-t-il, on ne trouve pas d’informations précises dans le point presse». «A quel niveau les pays participants, dont les Etats-Unis, étaient-ils représentés ?», s’interroge Jean-Vincent Brisset. Il en conclut «qu’à l’heure actuelle, la puissance de la France serait pour ce genre d’intervention limitée» et explique ce fait par une série de facteurs. Il cite la tentative de la France de «faire un peu cavalier seul» avec «des positions, notamment sous Laurent Fabius, extrêmement fortes sur la Syrie et sur d’autres choses», «l’aura personnelle» du président français, de peu d’importance, les difficultés du couple franco-allemand, le lâchage des Britanniques et la coopération qu’il juge «extrêmement limitée» dans les opérations en Afrique avec les autres pays européens.
Des sources proches du dossier de la crise libyenne avaient révélé à Algeriepatriotique que le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, «s’est retrouvé à présider une réunion d’experts en raison de la défection de plusieurs ministres», alors que l’objectif de Paris était de réunir les «parrains» des deux camps pour les amener à favoriser un consensus sur la «formation d’un gouvernement plus inclusif».
Houari Achouri
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