Benflis : «Le régime n’a pas de stratégie de riposte à la crise»
Le parti Talaie El-Houriyet d’Ali Benflis dénonce l’incapacité du régime politique à produire une stratégie de riposte à la crise politique, économique et sociale qui secoue le pays depuis la chute du prix du pétrole.
Lors de la réunion aujourd’hui de son bureau politique, cette formation, qui œuvre au sein de l’opposition démocratique à aboutir à un changement politique pacifique, a relevé que la trajectoire budgétaire 2017-2019 et, surtout, le nouveau modèle de croissance, demeurent une énigme totale pour l’opinion publique nationale. Ce parti poursuit en affirmant que «plus de deux années depuis l’enclenchement de la crise énergétique mondiale avec ce qu’elle a induit de chocs pour l’économie nationale, le régime peine toujours à convaincre de sa capacité de produire une stratégie de riposte adaptée et performante».
«Par définition la loi de finances est l’instrument d’exécution d’une politique économique conçue en termes d’objectifs, de moyens et d’échéanciers précis. Face à l’effondrement du niveau des ressources tirées de l’exportation des hydrocarbures dont dépend tout le fonctionnement de l’économie nationale, la loi de finances pour 2017, comme ses devancières pour les années 2015 et 2016, se réduit à une opération désespérée de calfeutrage des béances budgétaires», a souligné ce parti qui estime que le régime politique en place «n’offre à l’économie nationale en guise d’assainissement et de redressement que les perspectives d’une escalade fiscale dont il a fait une fin en soi sans l’adosser à un traitement courageux et résolu des nombreux dysfonctionnements structurels». Des dysfonctionnements qui «constituent autant d’obstacles majeurs à l’édification d’une économie nationale diversifiée, performante et compétitive».
Le parti de Benflis souligne dans le même contexte que le communiqué du Conseil des ministres fait référence de manière appuyée aux exigences de justice sociale et de solidarité nationale. «La justice sociale et la solidarité nationale, précise cette formation, ne se mesurent pas seulement au niveau du montant des transferts et des subventions.» Elles exigent que «les couches sociales les plus démunies et les plus vulnérables cessent d’être la cible exclusive de l’escalade fiscale menée actuellement et (que) les sacrifices demandés soient partagés de manière plus juste et plus équitable par toute la collectivité nationale». Il assure que «le rassemblement du peuple algérien autour du projet de redressement du pays n’est pas affaire banale d’information et de communication. Il est, par-dessous tout, une affaire de représentativité, de crédibilité et de confiance que ne peut conférer qu’une légitimité irrécusable des institutions et de ceux qui les dirigent».
Le BP de Talaie El-Houriyet a, sur un autre registre, abordé la réunion de l’Instance de consultation et de suivi de l’opposition tenue le 3 octobre dernier. Il dénonce «avec une extrême vigueur le boycott total et systématique des activités de l’opposition nationale par les médias publics». Il considère, par ailleurs, que la réunion, qui a permis l’adoption du mémorandum de l’opposition, a été une grande réussite, en ce sens que les partis de l’opposition, membres de l’Instance de consultation et de suivi, ont su maintenir la cohésion de leurs rangs malgré l’adversité à laquelle ils ont été confrontés. Le parti de Benflis a relevé avec satisfaction le fait que les partis de l’opposition ont ramené les prochaines échéances électorales à leurs justes proportions, «celles d’une opération destinée à être démunie de sa raison d’être par la tricherie politique et la fraude électorale et à être sans poids et sans effet sur l’impasse politique qui perdure, sur la crise économique qui s’aggrave et sur les tensions sociales qui s’exacerbent».
Hani Abdi
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