Pourquoi Saïdani s’est attaqué précisément au général Toufik, Belkhadem et Nekkaz
Les dernières attaques du secrétaire général du FLN contre le général Toufik et l’ancien chef de gouvernement Abdelaziz Belkhadem ont mis «tout le monde» dans la gêne en haut lieu, attend-on appris de sources concordantes. S’il est apparent que les accusations proférées contre l’ancien patron des services secrets pourraient lui avoir été «suggérées» par ceux dont Amar Saïdani se targue d’être le «protégé», il n’en est pas de même s’agissant des deux autres personnes auxquelles le revenant d’un long séjour à Paris s’en est pris violemment, à savoir son prédécesseur à la tête du FLN et l’ancien candidat à la présidentielle d’avril 2014, Rachid Nekkaz. L’agression verbale sans précédent contre le général à la retraite Mohamed Mediene trouve son explication dans ce que ce dernier est la «boîte noire» du système. Bien que n’ayant pas réagi aux nombreuses estocades dont il est l’objet depuis qu’il a quitté ses fonctions de chef du Département du renseignement et de la sécurité (DRS), certains milieux, au sein du pouvoir, qui lorgnent sur le palais d’El-Mouradia, s’échinent à «neutraliser» cet homme de l’ombre qui détient des dossiers qui pourraient les éclabousser et les empêcher ainsi de parvenir à leurs fins. C’est dans cette optique que le secrétaire général du FLN a lancé ses flèches empoisonnées en direction de celui qui, bien qu’étant retiré de la vie politique, représente le principal obstacle devant [ceux] qui se voient dans la peau du futur chef de l’Etat.
Les accusations de trahison qui ont ciblé l’ancien secrétaire général du FLN visent, elles, à discréditer le prétendant à la succession d’Amar Saïdani à la tête du FLN. Dans une guerre sans merci où tous les moyens sont bons pour prendre les rênes du parti «faiseur de présidents», Abdelaziz Belkhadem ne reculera devant rien pour dégommer celui par qui sa déchéance est arrivée. Jeté de la Présidence comme un malfrat, interdit d’accéder au siège du FLN dont il a été banni, Abdelaziz Belkhadem attend, depuis, le moment propice pour «laver son honneur» et se venger de son «bourreau» politique.
Troisième personnage à avoir subi les foudres d’Amar Saïdani, Rachid Nekkaz, accusé d’être la «marionnette» du général Toufik et actionné par ce dernier pour «faire du chahut» et perturber l’élection présidentielle d’avril 2014. Si le secrétaire général du FLN a aligné cet homme d’affaires installé en France et venu à la politique sur le tard pour «changer le système», c’est parce qu’il est un témoin gênant qui risque de démasquer ses frasques en France, où il détient des biens immobiliers et a fondé une société. Le tonitruent Rachid Nekkaz est connu pour ses opérations de dénonciation tintamarresques qui tournent en boucle sur les réseaux sociaux ; la dernière en date étant sa «descente filmée» devant le domicile parisien du ministre de l’Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, avant d’être poliment invité par des policiers français, visiblement gênés, à quitter les lieux.
Mais dans sa panique, Amar Saïdani est allé trop loin et a incommodé jusqu’à ses propres soutiens et alliés aussi bien au sein du parti que dans les arcanes du pouvoir dont d’importants représentants ont été «piégés» à la rencontre de Sidi-Fredj qui scellera, sans doute, son «débarquement». A partir de maintenant, les rapports de force dans la course à la présidentielle de 2019 se mesureront à l’aune de la situation interne au FLN. Si Amar Saïdani est maintenu malgré ses graves écarts, alors, le nom du successeur de Bouteflika est connu…
M. Aït Amara
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