Poutine nargue Obama, snobe Hollande et pointe ses missiles en direction de l’Ouest
Moscou enchaîne, depuis quelques jours, des gestes et des décisions qui mettent au défi les puissances occidentales. Mercredi, le Premier ministre, Dimitri Medvedev, a signé un décret concernant la suspension de l’accord avec les Etats-Unis sur la coopération dans les secteurs nucléaires et de l’énergie. Lundi dernier, le président russe Vladimir Poutine signait un décret portant sur la suspension de l’accord avec les Etats-Unis sur le recyclage du plutonium. Cette décision est liée à l’apparition d’«une menace à la stabilité stratégique suite aux actes inamicaux des Etats-Unis à l’encontre de la Russie», ainsi qu’à l’incapacité des Américains à respecter leurs propres engagements dans le domaine du recyclage du plutonium militaire. Selon le décret, les mesures prises par les Etats-Unis dans le cadre des sanctions antirusses ont directement affecté la coopération envisagée par l’accord signé le 16 septembre 2013 à Vienne. En avril 2014, l’Agence fédérale russe de l’énergie atomique Rosatom avait reçu une lettre du département américain de l’Energie, selon laquelle, Washington suspendait la coopération dans le domaine de l’énergie nucléaire à cause des événements en Ukraine.
Ce mardi encore, au moment où tout le monde à Paris s’attendait à ce que le président français, François Hollande, boude la visite de son homologue russe, programmée depuis longtemps à Paris pour inaugurer une église orthodoxe, c’est finalement le président russe qui lui inflige un camouflet, en décidant d’annuler tout simplement la visite, suite aux propos de Hollande qui ont, d’ailleurs, soulevé un tollé général en France. En dépit des tragédies engendrées par la violence terroriste en France, ces deux dernières années, Paris maintient vaille que vaille sa position de soutien aux groupes armés en Syrie. François Hollande s’est senti désarçonné par le veto fatal utilisé la semaine dernière par Moscou au Conseil de sécurité de l’ONU pour rejeter une proposition franco-britannique demandant, sous couvert de protection des populations civiles, l’arrêt des hostilités contre les positions dites «rebelles» à Alep, où l’aviation russe est venue en renfort à l’offensive lancée par l’armée syrienne, et a fait montre d’une grande efficacité.
Cette présence militaire en Syrie s’est avérée s’inscrire dans le cadre d’un redéploiement stratégique de la Russie, devant lui permettre de recouvrer sa place de superpuissance militaire. C’est dans ce contexte de recomposition mondiale que le chef de la diplomatie russe a menacé Washington de «lourdes représailles» si jamais les Etats-Unis étaient tentés par des actions téméraires dans la région. Il a déclaré que les relations avec Washington avaient «tellement changé que cela met en danger la sécurité de son pays».
Dans le même sillage, une source proche du dossier a révélé à Algeriepatriotique que la charge sévère de Lavrov contre Washington n’était pas une réaction intempestive, prise dans un moment de colère. La Russie installe, en effet, des missiles ultra-sophistiqués le long de ses frontières pour parer à toute éventualité et, mieux, compte en découdre définitivement avec l’organisation terroriste Daech en Syrie. Ce qui signifie que l’armée de l’air russe va intensifier ses raids pour éradiquer ce groupe terroriste, qui a largement bénéficié du soutien des Etats-Unis et de leurs alliés locaux, dans les jours et les semaines à venir.
Les Occidentaux savent, en réalité, qu’en dehors de la manipulation en Ukraine, en Tchétchénie, en Géorgie, etc., ils ne peuvent pas affronter l’ogre russe.
R. Mahmoudi
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