Réunion du comité central du FLN : Saïdani veut consolider sa position
Après avoir provoqué une tempête par ses propos tenus lors de sa sortie médiatique le 5 octobre dernier, Amar Saïdani décide de convoquer la réunion du comité central du FLN. Selon le quotidien Le Soir d’Algérie, le chef de l’ex-parti unique fixe la date du 22 octobre pour la tenue de cette session ordinaire conformément aux statuts de cette formation qui prévoient une session ordinaire par an. Le patron du FLN décide, ainsi, de faire de cette réunion un moment pour un «nouveau plébiscite». C’est dans ce cadre qu’il a demandé à ce que soient présents à cette session tous les cadres dirigeants du parti, aussi bien les élus que les mouhafedh et les présidents des kasmas. Le secrétaire général du FLN présente l’élargissement de cette rencontre aux non-membres du comité central, sous l’angle de la transparence. Il veut démontrer qu’il est réellement porté par tous les cadres du parti et pas uniquement par les membres du comité central issu du dernier congrès, le dixième, qui s’est tenu en juin 2015.
Officiellement, l’ordre du jour de cette session est la présentation du bilan annuel d’activité du parti, du bilan financier annuel, du rapport de l’instance de coordination et de la prospective et de la stratégie électorale du parti, croit savoir Le Soir d’Algérie. Amar Saïdani va assurément faire son show et tenter de démentir les spéculations sur son lâchage par la présidence de la République, en raison de sa multiplication de frasques. Amar Saïdani avait, en effet, proféré de graves accusations contre l’ancien patron des services secrets, le général à la retraite Mohamed Mediene dit Toufik, en affirmant qu’il était derrière toutes les tentatives de déstabilisation du FLN, la lettre des 14 moudjahidine appelant à sauver le FLN et même des événements de Ghardaïa. Amar Saïdani avait également traité Abdelaziz Belkhadem de membre d’une famille au passé révolutionnaire douteux. Ce qui a provoqué une véritable tempête médiatique, où l’on a assisté à de vives réactions, notamment de la famille Belkhadem, mais aussi de nombreux citoyens sur les réseaux sociaux, dénonçant les dérives de celui qui préside aux destinées du premier parti du pouvoir. On a même enregistré des réactions au sein de la classe politique, à l’instar d’Ahmed Ouyahia qui, sans répondre à Saïdani, défend les «accusés».
Amar Saïdani sait qu’il a poussé le bouchon trop loin. Et il va tenter de consolider sa base au sein du parti lors de cette session du comité central, à laquelle vont également assister une dizaine de ministres, des hauts cadres de l’Etat et tous les membres FLN du Parlement. Même des PDG d’entreprises publiques, comme Air Algérie et Algérie Télécom, seront au rendez-vous. Cette session sera également une occasion pour le parti de préparer sa stratégie pour les prochaines élections législatives. Amar Saïdani et ses collaborateurs veulent couper l’herbe sous les pieds des contestataires qui seraient tentés d’essayer de perturber la campagne électorale.
Quant à la menace de certains mécontents, à leur tête Abderrahmane Belayat, de lancer des listes concurrentes, la direction du FLN «ne leur accorde pas de l’importance» en ce sens qu’ils n’ont aucune chance de voir leurs listes acceptées par l’administration en charge de l’organisation des élections.
Sonia Baker
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