Les frondeurs du FLN à Algeriepatriotique : «Il y a deux façons d’évincer Saïdani»
Plusieurs cadres du FLN, dont d’anciens ministres, des sénateurs et des députés, ont confirmé, dans un entretien téléphonique avec Algeriepatriotique, le lâchage du secrétaire général par l’ensemble des structures du parti. Il reste maintenant à trouver la formule pour destituer Amar Saïdani qui «a dépassé toutes les limites», répètent en chœur nos interlocuteurs, dont Abderrahmane Belayat, qui a harangué la foule nombreuse venue protester contre le patron du FLN à Aflou, hier samedi. Selon ces cadres qui ne comptent pas s’arrêter là, puisque de nombreuses manifestations sont programmées à travers tout le pays «jusqu’au départ de Saïdani», le malaise créé par les insultes et les graves accusations proférées par le secrétaire général du premier parti au pouvoir contre l’ancien patron du DRS et l’ancien conseiller du président Bouteflika ont créé un grand malaise aussi bien au bureau politique qu’au sein du gouvernement. En effet, relèvent-ils, les ministres qui ont applaudi Saïdani «ne sont pas liés organiquement au parti» et leur comportement «a porté un grave préjudice à la réputation de l’Etat» et est considéré comme «une caution à l’égarement d’un secrétaire général du FLN qui s’en est pris à deux anciens proches collaborateurs du président de la République».
Pour ces cadres frondeurs, il revient au président d’honneur du Front de libération nationale, Abdelaziz Bouteflika, de faire en sorte qu’Amar Saïdani soit écarté de son poste dont il se sert pour régler ses comptes. Une autre solution existe, soulignent-ils. Il faut, affirment nos interlocuteurs, revenir aux statuts du parti pour opérer un changement dans la légalité. Ces derniers sont convaincus que les blocages de l’administration qui a permis à Amar Saïdani d’être désigné secrétaire général, malgré le conflit interne qui minait le parti et l’opposition d’un grand nombre de militants à la «mascarade» du Xe congrès, seront levés et que les autorités politiques qui ont couvert ses nombreuses frasques ne se dresseront plus devant les redresseurs qui veulent «remettre le FLN sur le chemin de la légalité».
«Nous ne sommes pas parfaits, nous sommes critiqués, mais depuis qu’Amar Saïdani a fait main basse sur le FLN, le parti est synonyme de corruption et d’argent sale», s’est insurgé un sénateur, plus que jamais convaincu que les heures de l’actuel secrétaire général sont comptées. Il en veut pour preuve l’élargissement du camp des opposants devenus majoritaires. Toutes les conditions semblent ainsi réunies pour épargner enfin aux Algériens les vulgarités de ce personnage honni qui a compris que sa fin était proche, si bien qu’il a décidé de reporter la réunion du comité central, croyant qu’il pourra ainsi sauver sa peau. «Mais ce n’est qu’une vaine fuite en avant», assurent ses adversaires de plus en plus nombreux.
Karim Bouali
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