Zitouni à Ouyahia : «Nous rapatrierons les crânes de résistants algériens»
Le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, ne partage pas le point de vue du chef de cabinet de la présidence de la République sur la question des crânes des résistants algériens, qui se trouvent toujours au musée de l’Homme de Paris, en France. Intervenant aujourd’hui sur les ondes de la Chaîne I de la Radio nationale, le ministre des Moudjahidine assure que le dossier est bien pris en charge et que son département usera de tous les moyens diplomatiques pour obtenir le rapatriement de ces crânes qui symbolisent à la fois la résistance algérienne et la «barbarie du système colonial». Tayeb Zitouni assure que l’Etat algérien reste résolument attaché à sa demande de rapatriement de ces crânes, dont celui du célèbre Boubaghla, et que son département est en contact direct avec le Musée de l’Homme avec lequel il cherche le moyen d’obtenir l’autorisation de rapatriement de ces crânes.
«Aucune religion n’accepte que des restes humains soient traités de cette manière. Ce qui est fait aux crânes de nos résistants est abominable, c’est un crime qui met à nu le véritable visage du colonialisme français. Et ce traitement a duré plus d’un siècle et demi. Ce crime est écrit d’une encre indélébile dans l’Histoire de l’humanité», a déclaré le ministre des Moudjahidine qui estime qu’il est nécessaire «de sanctionner la France pour les crimes coloniaux qu’elle a commis surtout qu’elle plaide pour la démocratie et les droits de l’Homme dans le monde». Le ministre évoque quelque 2 000 moudjahidine qui ont disparu durant la Révolution et dont les corps n’ont jamais été retrouvés. Il regrette que malgré sa reconnaissance de l’existence de beaucoup plus de cas de disparitions, l’Etat français refuse d’ouvrir un dossier sur ce sujet.
Le ministre des Moudjahidine souligne, par ailleurs, que son département poursuit les efforts visant à récupérer encore davantage d’archives de la Révolution auprès des autorités françaises. Tayeb Zitouni relève le poids des nostalgiques de l’Algérie française dans les relations entre les deux pays et regrette «le comportement d’officiels français qui ont remis en cause la confiance mutuelle qui existe entre les deux Etats et compromettent par leurs déclarations la dynamique née de la volonté affichée par les présidents des deux pays d’aller de l’avant dans les relations bilatérales». Allusion au tweet du Premier ministre français Manuel Valls en mai dernier sur le président Bouteflika qui avait soulevé de vives réactions à Alger.
Sonia Baker
Comment (64)