Nomination d’Abdelwahab Derbal : le RCD écrit au président Bouteflika
Dans une lettre adressée au chef de l’Etat, rédigée en langue arabe, le président du RCD, Mohcine Belabbas, a rappelé toutes les réserves émises par son parti par rapport à la création de la Haute instance de surveillance des élections. En réponse à une correspondance qui avait été adressée par le directeur de cabinet de la présidence aux différents partis politiques, en vue d’ouvrir des «consultations» autour de la nomination d’un président à la tête de ladite instance, Abdelwahab Derbal, le chef du RCD affirme que ce qui leur a été demandé, c’est de «donner un avis» sur un homme au parcours connu. Et de relever une première incongruité dans cette nomination, en se référant à la loi organique relative à la Haute instance de surveillance des élections, qui stipule que ses membres ne doivent pas, entre autres conditions, appartenir à un parti politique ou occuper une haute fonction au sein de l’Etat. Ce qui n’est pas, selon le RCD, le cas d’Abdelwahab Derbal, puisqu’il a déjà occupé plusieurs fonctions au sein de l’Exécutif.
Par ailleurs, le RCD rappelle qu’«un scrutin démocratique effectif exige le respect de la liberté d’expression et de la presse, la liberté de rassemblement et d’organisation et un climat favorable, excluant l’intimidation et les privilèges frauduleux», affirmant que «ce sont ces conditions qui permettent aux électeurs d’avoir un choix éclairé entre les différents programmes et alternatives qui lui sont proposés». Et d’enchaîner : «C’est cette approche qui a été la principale motivation dans notre proposition consistant à l’institutionnalisation et la constitutionnalisation d’une instance indépendante de gestion et d’organisation des élections», écrit le président du RCD.
Dans le même sillage, Belabbas met en garde contre le trucage des élections qui, selon ses termes, «hypothèque la crédibilité de la nation» et «met en avant la responsabilité du chef de l’Etat». «Nous savons, écrit-il encore, qu’il est vain, en l’absence de volonté politique et de sens de responsabilité, de croire à la transparence et à la probité des échéances envisagées. Mais, à travers cette participation, le RCD aspire à implanter la culture de surveillance par les citoyens, comme c’est le cas en Kabylie». Il loue, ici, le rôle joué par son parti dans «la mise à l’échec» d’une opération de fraude, qu’il cite comme un exemple, lors d’une précédente élection dans la wilaya d’Illizi.
S’adressant au président de la République, le chef du RCD estime qu’il est de son devoir d’attirer son attention sur les risques de fraudes aux prochaines législatives. «Les fraudes électorales se poursuivront, tant que la confiscation du Trésor public, le monopole sur les médias et le chantage à l’insécurité, continuent de peser quotidiennement sur le citoyen», a-t-il soutenu.
R. Mahmoudi
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