Louisa Hanoune : «La loi de finances 2017 va conduire à l’explosion sociale»
La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a apporté un regard très critique sur la gestion de la crise économique qui secoue le pays depuis la chute des prix du pétrole en juin 2014. Intervenant aujourd’hui à l’ouverture de la réunion du bureau politique du parti à Alger, la pasionaria du PT considère que la répartition du budget tel que prévu dans le projet de loi de finances pour 2017 va conduire vers une «inéluctable explosion sociale aux conséquences incalculables». Déjà opposé à la politique d’austérité du gouvernement, le PT qualifie de dangereuse la «réduction considérable» du budget du ministère de l’Intérieur. Pour Louisa Hanoune, qui tire le tocsin, cette baisse est «une provocation» pour les Algériens en ce sens que les collectivités locales, la police et la Protection civile interviennent directement au profit du citoyen.
«Nous n’avons pas compris sur quelle base et pour quel résultat ce projet de loi de finances a été élaboré. Comment comprendre la logique de ceux qui l’ont élaboré quand on voit que le budget de la police et celui de la Protection civile va baisser de manière considérable ?», s’est interrogée Louisa Hanoune, qui parle de 11 milliards de dinars de perdus pour le ministère de l’Intérieur. La patronne du PT souligne l’importance de maintenir au moins le budget actuel pour la police qui est appelée à faire face davantage aux fléaux multiples qui rongent la société. Idem pour la Protection civile qui doit mettre plus de moyens pour être beaucoup plus proche du citoyen.
Louisa Hanoune bat en brèche la politique économique adoptée par le gouvernement qu’elle qualifie de «suicidaire». La première responsable du Parti des travailleurs estime que cette politique vise à «affamer» les Algériens. Affamer c’est créer les conditions d’une instabilité sociale qui risque justement d’engendrer des troubles ingérables, pense-t-elle. Pour la SG du PT, les mesures contenues dans ce projet de loi sont «pires» que celles qu’a imposées le FMI dans les années 90. Alertant ainsi l’Exécutif sur les conséquences de sa politique qu’elle trouve «irréfléchie», Louisa Hanoune assure que son parti va œuvrer au sein du Parlement à la mise en place d’un front qui «va faire tomber» toutes les mesures qui mettent en danger la stabilité sociale et qui remettent en cause les acquis sociaux des travailleurs et des Algériens en général.
Louisa Hanoune ne perd pas espoir, néanmoins, et estime qu’il est encore possible de redresser cette politique.
Sonia Baker
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