Pourquoi le Maroc ment sur un débat au Parlement européen
Pour voiler les échecs cuisants que subit la diplomatie marocaine sur le Sahara Occidental, le Makhzen fait dans la désinformation la plus flagrante. Contrairement à ce qu’écrit un plumitif de la MAP, il y avait du monde dans la salle du Parlement européen (PE) pour le débat sur le Sahara Occidental qui s’est déroulé jeudi dernier. Une source au sein de l’Union européenne qui confirme ce fait souligne que cette rencontre au Parlement européen «est une première et si les Marocains ont refusé d’y participer, c’est de peur de se retrouver dans le box des accusés d’autant que l’ambassadeur de l’Union africaine était parmi les panélistes». Le Maroc a peur de sortir la question du Sahara Occidental de l’enceinte feutrée et complaisante du Conseil de sécurité de l’ONU où il bénéficie du soutien complice de la France et de l’Espagne, explique la même source.
Bénéficiant de complicités au sein des structures techniques du PE, le Makhzen a réussi à bloquer la diffusion live des débats sur le webcast pour en atténuer l’impact médiatique, nous apprend notre source. Le président de la délégation Maghreb, Pier Antonio Panzeri Panzeri, qui a organisé cette rencontre, a dit son étonnement et sa déception face à «ce problème technique inexpliqué et malvenu». Dans la longue dépêche de MAP qui lui vaut le titre de champion toutes catégories de la désinformation, le plumitif au service du Makhzen croit rendre crédible son mensonge en l’appuyant sur des inepties qu’il étale à n’en plus finir concernant la cause sahraouie.
Mais les faits sont têtus: le Polisario reçoit des marques de soutien et de sympathie de toutes parts. Il y a quelques jours, une délégation du Front Polisario conduite par Mohamed Sidati, ministre délégué, membre du Secrétariat national, a été invitée par le parti Syriza au pouvoir en Grèce, à participer au 2e congrès du mouvement, réuni à Athènes. Elle a été ovationnée par les congressistes qui ont scandé des slogans de solidarité avec la lutte du peuple sahraoui pour son droit à l’autodétermination et à l’indépendance du Sahara Occidental. La délégation sahraouie en a profité pour avoir des entretiens avec des délégations étrangères venues d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine.
Le Maroc n’a aucune souveraineté sur le Sahara Occidental, cette conviction est très largement partagée comme l’a prouvé la décision de la Cour de justice de l’UE qui a dénoncé l’accord avec le Maroc sur la libéralisation des échanges des produits agricoles et de la pêche, parce qu’il inclut le Sahara Occidental.
Houari Achouri
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