Comment éviter l’explosion sociale ?
Par Kamel Moulfi – Faut-il prendre au sérieux ou au contraire n’accorder aucune attention à l’alerte lancée par Louisa Hanoune sur ce que nous réserve la prochaine loi de finances 2017 si elle est votée par l’APN dans la mouture adoptée par le Conseil des ministres ? La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) annonce une explosion sociale inévitable (voir article d’Algeriepatriotique) qui serait la conséquence d’une politique économique «suicidaire» que le gouvernement envisage de mener. Beaucoup d’observateurs partagent cette appréciation alarmiste de la situation qu’ils justifient par toute une série d’ingrédients loin d’être rassurants. Tant que le baril caracolait à des niveaux vertigineux, la paix sociale était garantie dans la mesure où «tout le monde trouvait son compte» et personne ne se souciait de l’avenir.
Puis, on le sait, en juin 2014, les prix mondiaux du pétrole ont dégringolé subitement pour ensuite remonter en jouant au yoyo habituel et dépasser tout juste 53 dollars le baril de Brent. C’est le premier résultat du sursaut des pays producteurs d’hydrocarbures, surtout ceux, comme l’Algérie, entièrement dépendants des recettes extérieures tirées des exportations de ces ressources, qui ont commencé à résister devant le risque d’effondrement de leurs économies. Ce n’est pas trop tard, semble-t-il, les experts pensent que les 60 dollars sont raisonnablement envisageables dans les semaines qui vont venir.
La prochaine réunion de l’Opep, prévue le 30 novembre à Vienne, si elle s’engage sur la voie vers la baisse de sa production, pourrait conforter cette hypothèse optimiste. Mais, dorénavant, rien ne sera aisé pour l’Algérie, même si notre pays a, jusque-là, réussi à tenir et à s’adapter plus ou moins. Il y a un facteur à ne pas oublier : le contexte régional, marqué par une dangereuse tendance à l’instabilité créée par le chaos libyen, ne nous est pas du tout favorable. Il facilite les pressions exercées sur l’Algérie pour la soumettre aux intérêts de pays qui ont pris l’habitude de piller les ressources des autres.
Or, ces ressources doivent profiter avant tout aux Algériens. C’est la condition pour éviter l’explosion sociale.
K. M.
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