RCD : «Le droit de partir à la retraite après 32 années n’est pas négociable»
Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a réagi aux propos tenus par le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Mohamed El-Ghazi, sur la grève de l’intersyndicale pour exiger le maintien de la retraite sans condition d’âge. Par la voix de son secrétaire national à la communication, Atmane Mazouz, le RCD affiche un soutien franc aux travailleurs et désapprouve les propos du ministre qui a accusé les syndicats autonomes de recourir à des «manœuvres de mauvaise foi» pour appeler à la grève contre les décisions unilatérales du gouvernement au sujet de la suppression du dispositif des retraites anticipées. Le parti de Mohsen Belabbès estime, en reconnaissant, sans le vouloir peut-être, la représentativité des syndicats autonomes, que le ministre du Travail ferait mieux de les intégrer comme partenaire social dans les prochaines tripartites. Quant à la question de la retraite anticipée, le RCD considère que si l’on doit parler d’irresponsabilité, c’est celle du gouvernement.
«En dictant à la direction de l’UGTA, lors de la dernière tripartite, sa décision de mettre fin à la retraite anticipée en janvier 2017, il a créé un appel d’air pour les dizaines de milliers de fonctionnaires, enseignants et travailleurs de l’industrie dont les pratiques clientélistes érigées en règles de gestion ont ruiné leurs plans de carrière», a relevé le responsable de la communication du RCD pour lequel il est absurde d’empêcher des travailleurs de partir à la retraite malgré eux. «Même s’ils gardent un espoir que les choses changent, ils ne veulent pas être bloqués de partir à tout moment. Alors, ils ont décidé de partir avant janvier 2017 ; c’est le cas des enseignants, des cadres marginalisés dans les ministères, des travailleurs de la SNVI, du textile…», a affirmé M. Mazouz qui insiste sur le problème des retraites qui «ne peut être, selon lui, abordé par la bande».
«Le droit de partir à la retraite après les 32 années légales n’est pas négociable.» Quant à la retraite proportionnelle, sa suppression ne peut toucher que la «masse des smicards». C’est pour ce parti, qui met en garde contre les risques d’une explosion sociale, un minimum vital pour ceux qui ont passé le plus clair de leur vie à travailler. S’il y a lieu de réformer le régime des retraites, il faut que cela se fasse par étapes.
«La refonte doit être générale et graduelle. Quand on gère les affaires publiques, avant de dénoncer les autres, il faut au moins faire preuve de cohérence. A moins que le but recherché est autre», conclut ce parti qui réitère sa solidarité avec les grévistes.
Hani Abdi
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