Un citoyen tué à Ghardaïa : Saïdani a-t-il ravivé les tensions dans le M’zab ?
Le Collectif des Mozabites en Europe (CME) se dit «profondément indigné» et «choqué» par l’assassinat perpétré contre un militant associatif et membre de l’instance traditionnelle des notables de Ghardaïa. «Omar Allout a été lâchement et mortellement attaqué à l’arme blanche par un groupuscule d’assassins chez lui, dans son jardin, le 18 octobre. Il est décédé le 23 octobre 2016 à l’hôpital de Ghardaïa des suites de ses blessures», relève un communiqué de cette organisation qui condamne «avec la plus grande force cet abject assassinat». «Rien, ni aucune cause ne peut justifier l’acte ignoble de tuer», s’indignent les Mozabites d’Europe qui condamnent un «ignoble communiqué» diffusé sur internet par «un groupuscule composé de dangereux criminels» qui «promet également d’assassiner des dizaines d’autres notables». «Les objectifs de ces voyous criminels consistent à semer la zizanie entre les citoyens et à exacerber les tensions dans et entre les communautés afin de décourager toute action destinée à assurer la paix et la sérénité au M’zab et, par-delà, dans tout le pays», note le Collectif des Mozabites en Europe qui «appelle à la vigilance, au sang-froid, à l’unité et à la fraternité». Il met en garde «contre les auteurs de cet assassinat et ceux qui s’en revendiquent» et exhorte «tout un chacun à s’en démarquer».
Le Collectif affirme que les auteurs de ce crime «doivent être poursuivis par les services de l’Etat et présentés à la justice dans le strict respect des lois de notre pays», appelant «tous nos compatriotes à la vigilance et au respect des lois», car «personne ni aucun groupe ne peut s’arroger le droit de se faire justice». «Toute expression doit être pacifique», souligne le CME qui estime que «les revendications des droits doivent être exprimées par des moyens pacifiques et légaux».
Craignant une exacerbation de la violence, le Collectif des Mozabites en Europe, présidé par Abdallah Zekri, appelle, enfin, «tous les Algériens, riches de leur diversité, à demeurer fermement unis et solidaires et à œuvrer loyalement pour la construction d’une Algérie juste, démocratique, solidaire et indivisible».
Des voix s’étaient élevées au lendemain des graves accusations proférées par l’ex-secrétaire général du FLN, Amar Saïdani, selon lesquelles l’ancien patron des services de renseignement, le général Toufik, serait «derrière les événements de Ghardaïa» pour condamner ce grave dérapage dont le but malsain est de recréer un climat de tension dans la région du M’zab. Si l’assassinat du citoyen à Ghardaïa revêt un caractère communautaire, tel que le laisse entendre le Collectif des Mozabites en Europe, alors la responsabilité d’Amar Saïdani sera pleinement engagée en cas de reprise des affrontements qui ont fait plusieurs morts et nécessité la mobilisation de l’armée pour rétablir le calme.
Karim Bouali
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