La rue bouge à Ouargla pour dénoncer la politique d’austérité
Le front social est en ébullition à Ouargla. La population se soulève contre la cherté de la vie et surtout la hausse des prix de l’électricité et d’autres produits induite par la politique d’austérité adoptée depuis 2014 par le gouvernement. Ainsi, les habitants de cette wilaya du Sud, riche en pétrole et autres matières premières, refusent de subir les affres de la «mauvaise gestion des gouvernants». «La rue à Ouargla dit non à l’augmentation de l’électricité», affirment des représentants de la société civile active. «Le peuple ne paiera pas la facture de l’échec du gouvernement», poursuivent-ils. Les habitants de cette wilaya occupent depuis quelques jours la rue pour dénoncer vivement la politique d’austérité qui «vise le portefeuille des citoyens».
«Nous n’accepterons pas que l’austérité touche la poche du citoyen. Ce n’est pas à nous de payer pour les erreurs de gestion et le manque d’anticipation des dirigeants», insistent-ils. Et ils ne se limitent pas à la dénonciation verbale. Des centaines d’habitants se sont regroupés au niveau du marché de Souk El-Hadjar, pour une marche vers la direction régionale de Sonelgaz pour protester contre la hausse des factures de l’électricité. Mais ils ne se sont pas arrêtés là. Les protestataires, munis de banderoles sur lesquelles ils dénoncent la politique d’austérité du gouvernement et la multiplication de mesures qui laminent le pouvoir d’achat des citoyens, se sont dirigés vers le siège de la wilaya afin de faire passer leur message.
Un message, disent-ils, partagé par toutes les populations du Sud, à savoir non au sacrifice du citoyen pour surmonter la crise. Pour les populations du Sud, l’électricité est plus que vitale. En raison notamment de la chaleur, la majorité des habitants utilisent des climatiseurs qui sont connus pour leur consommation conséquente d’électricité. Le gouvernement a certes adopté des tarifs réduits pour les régions du Sud. Mais cela ne suffit plus. Les premières protestations dans les rues de Ouargla sonnent ainsi comme un sérieux avertissement de la population, lancé en direction d’un gouvernement qui semble impuissant face aux effets de la crise.
La colère citoyenne s’exprime de manière pacifique pour le moment, par des grèves, des marches et des rassemblements. Mais le pays n’est nullement à l’abri d’une explosion sociale aux conséquences incalculables.
Sonia Baker
Comment (5)