Succession à Sellal après les législatives : ce qui se dit dans les ambassades
Les ambassades des puissances étrangères suivent avec un intérêt soutenu les développements politiques intérieurs en Algérie. Elles vont même jusqu’à prédire la future composition du gouvernement dans le cas où le président Bouteflika ne reconduirait pas Abdelmalek Sellal comme Premier ministre après les législatives. Selon des sources concordantes, le nom du ministre de l’Intérieur, Noureddine Bedoui, revient avec insistance dans les coulisses des ambassades à Alger et est perçu comme le potentiel futur locataire du Palais du gouvernement. Nos sources expliquent que les officines des principaux pays partenaires de l’Algérie – France, Etats-Unis, Russie, etc. – ne sont néanmoins pas au courant de la décision qui sera prise par le président de la République après la tenue des élections législatives, c’est-à-dire s’il compte reconduire Abdelmalek Sellal à la tête du gouvernement ou le remplacer et le désigner auprès de lui à la Présidence. C’est dans ce second cas de figure que ces ambassades croient savoir que l’actuel ministre de l’Intérieur est pressenti à sa succession.
Abdelmalek Sellal a réussi, malgré la difficulté de sa mission, à gérer la situation délicate induite par la maladie du chef de l’Etat dont il joue le rôle en se concentrant sur les questions économiques dans un contexte marqué par une sérieuse menace sur la stabilité du pays depuis la chute des prix du brut. C’est ainsi que Sellal et son équipe ont activé les réformes en révisant la stratégie jusque-là adoptée par les pouvoirs publics et qui se focalisait moins sur la sécurité financière du pays que sur le maintien de la paix sociale. Le Premier ministre a le mérite – il faut le souligner – de s’être éloigné complètement des tiraillements politiques et de ne s’être pas laissé perturber par les derniers soubresauts de la bataille enragée pour les futures échéances électorales.
Quelque peu effacé à ses débuts, le ministre de l’Intérieur se distingue, néanmoins, depuis quelque temps, par sa grande efficacité, notamment à travers la débureaucratisation accélérée de l’administration dont les premiers effets positifs sont ressentis par les citoyens. Technocrate, Noureddine Bedoui partage avec Abdelmalek Sellal l’avantage d’être éloigné des querelles du sérail et des calculs politiques étroits. A aucun moment ces deux hommes n’ont commenté, par exemple, les élucubrations farfelues du secrétaire général du FLN limogé, Amar Saïdani.
L’éventualité de la désignation de Noureddine Bedoui à la tête du gouvernement après les élections législatives est au stade de la supputation. Mais quand la supputation émane d’entités aussi informées et aussi intéressées que les ambassades des puissances étrangères, cela mérite réflexion.
Karim Bouali
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