Un général saoudien dément toute médiation algérienne dans le conflit yéménite
Le porte-parole de la coalition arabe sous commandement saoudien engagée au Yémen, le général Ahmed Al-Assiri, a apporté un démenti ferme à l’information rapportée ces dernières 48 heures par de nombreux médias algériens, selon laquelle le gouvernement saoudien aurait sollicité l’Algérie pour mener une médiation entre les différents belligérants de la crise yéménite. Les mêmes médias, se basant sur un article paru sur le site Middle East Eye et citant une source diplomatique algérienne anonyme, ont soutenu également qu’il aurait été proposé à l’Algérie par l’Arabie Saoudite et le Qatar de participer à une force d’interposition au Yémen. C’est ainsi qu’ils ont interprété une récente rencontre à Alger entre le général Ahmed Gaïd-Salah, vice-ministre algérien de la Défense et chef d’état-major de l’ANP, et ses homologue qatari, Ghanem Ben Chahin Al-Ghanem, et saoudien Abderrahmane Ben Salah Al-Baniane.
A ce propos, le général Ahmed Al-Assiri a soutenu, dans une déclaration reprise par Middle Est Monitor, qu’«aucune discussion sur le Yémen n’a eu lieu entre les ministères de la Défense du Qatar, de l’Arabie Saoudite et de l’Algérie». Dans la foulée, Middle Est Monitor rappelle que l’Algérie n’a pas pu être sollicitée sur le dossier yéménite dans la mesure où son ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, avait clairement déclaré à la veille du début des opérations de la coalition arabe en mars dernier, que l’Algérie n’était pas en faveur d’une intervention militaire au Yémen et que son armée ne peut pas s’impliquer dans des opérations militaires extérieures. L’Algérie avait, alors, appelé à une solution politique, basée sur le dialogue national. Depuis, la position de l’Algérie n’a pas changé d’un pouce.
Le Yémen est, rappelle-t-on, plongé dans une guerre civile qui oppose depuis 2014 des combattants houthis alliés avec les forces fidèles au président déchu Ali Abdallah Saleh, et les forces gouvernementales dirigées par le président Abd Rabbo Mansour Hadi. Ces dernières sont soutenues par des frappes aériennes d’une coalition arabe dirigée par l’Arabie Saoudite.
La semaine dernière, la communauté internationale a tenté mais en vain d’instaurer une trêve de trois jours pour secourir des civiles pris entre les feux des parties en conflits. Celle-ci a, cependant, volé en éclats au bout de quelques heures, jeudi 20 dernier.
Négocié par les Nations unies, ce cessez-le-feu a été rompu par les deux parties du conflit. La coalition militaire emmenée par l’Arabie Saoudite a fait état de tirs de roquette sur le territoire saoudien. Des civils ont été blessés par ces tirs. La trêve est la sixième mise en place sans succès au Yémen depuis l’entrée en mars 2015 de la coalition arabe au Yémen, où le conflit a fait au moins 10 000 morts et provoqué le déplacement de plus de trois millions de personnes, selon l’ONU. De précédents cessez-le-feu n’ont tenu que quelques jours, mais ont contribué à une baisse dans l’intensité des combats.
Khider Cherif
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