Le noyautage de l’Afrique par Israël révélé par Algeriepatriotique se confirme : Khartoum donne le ton
L’information révélée par Algeriepatriotique, le 21 juillet dernier, sur la stratégie israélienne visant à occuper le terrain en Afrique se confirme. La preuve nous vient du Soudan dont le président, Omar El-Bachir, est aujourd’hui prêt à tomber comme un fruit mûr dans l’escarcelle de Riyad et Tel-Aviv afin de sauver sa tête «mise à prix» par l’Occident. Pour en finir avec les sanctions internationales qui asphyxient l’économie de son pays et se rapprocher par la même occasion de «l’Oncle Sam», le président soudanais Omar El-Bachir est prêt, semble-t-il, à faire exploser en plein vol sa traditionnelle, et non moins dense, coopération avec l’Iran.
Pour plaire à Washington, Omar El-Bachir – qui a accédé au pouvoir il y a vingt-sept ans – a d’abord entrepris de se réconcilier avec son ancien ennemi, l’Arabie Saoudite. Pour sceller cette réconciliation, Khartoum a accepté sans rechigner, en mars dernier, d’intégrer la coalition arabe dirigée par l’Arabie Saoudite au Yémen. Bien évidemment Riyad l’a généreusement rétribué pour son spectaculaire retournement de veste. L’Arabie Saoudite est même devenue le premier pays pourvoyeur de fonds du Soudan.
Comme il y avait lieu de s’attendre, la démarche est encouragée en sous-main par Israël qui voit là une occasion en or pour réduire l’influence de l’Iran dans la région est-africaine. Ce renversement de situation arrange bien évidemment les affaires du Mossad puisque celui-ci tisse actuellement aussi sa toile dans la région et rêve d’avoir un petit pied à terre au pays du Nil Blanc.
Liaisons dangereuses
Pour rendre irréversible le divorce entre Khartoum et Téhéran, le gouvernement Benjamin Netanyahu aurait ainsi entrepris de plaider la cause du Soudan auprès de son allié américain. C’est ce que laisse entendre le quotidien israélien Haaretz. Citant de hauts responsables, ce média a rapporté récemment qu’«Israël aurait contacté l’administration américaine et d’autres pays occidentaux pour les encourager à prendre des mesures afin d’améliorer leurs relations avec le Soudan, dans le sillage de la rupture des relations entre ce pays arabo-africain et l’Iran».
A en croire le quotidien Haaretz, Benjamin Netanyahu, qui rentre d’ailleurs d’une tournée en Afrique, a plaidé pour l’amélioration des relations entre les Etats-Unis et le Soudan afin de récompenser Khartoum d’avoir «réduit ses liens avec l’Iran il y a environ un an» alors que «la contrebande d’armes du Soudan vers la bande de Ghaza s’est interrompue et que Khartoum s’est rapproché de l’axe des Etats musulmans sunnites menés par l’Arabie Saoudite».
Dans la foulée, Israël a également demandé à l’administration américaine de retirer le Soudan de la liste des Etats soutenant le terrorisme. Le gouvernement Netanyahu a eu les mêmes discussions avec la France et l’Italie. En prenant ses distances vis-à-vis de Téhéran, Omar El-Bachir espère aussi obtenir l’annulation des poursuites lancées contre lui par la Cour pénale internationale (CPI) et qui lui pourrissent la vie. C’est qu’à l’exception de certaines destinations arabes et africaines le président soudanais ne peut pratiquement plus voyager sans prendre le risque de se faire arrêter comme un vulgaire malfrat.
Le cheval de Troie marocain
Omar El-Bachir, qui a pendant longtemps ouvert les portes de son pays à une kyrielle de groupes terroristes, n’a rien fait pour empêcher le morcellement de son pays. Pour beaucoup d’observateurs, il l’a même encouragé. Pour eux, il n’est donc pas étonnant aujourd’hui qu’il s’allie une seconde fois avec le diable pour sauver sa peau.
Algeriepatriotique a, rappelle-t-on, appris, en juillet dernier, d’une source diplomatique africaine qu’Israël a engagé une vaste offensive en Afrique dont la finalité pourrait avoir une relation directe avec l’Algérie. Plus grave, l’Etat hébreu n’agit pas seul dans cette stratégie «élaborée secrètement entre Israël et la France avec l’apport financier du Qatar et de l’Arabie Saoudite». Le Maroc, quant à lui, «constitue le cheval de Troie».
Notre source avait souligné également que la situation politique floue qui prévaut en Algérie a encouragé Israël à lancer cette offensive car Tel-Aviv pense que notre pays «est fragilisé par l’absence de succession au président Bouteflika» et prédit que «les événements vont se précipiter dans les mois à venir». «Tout est fait pour neutraliser l’Algérie économiquement, diplomatiquement et militairement», met en garde notre source, qui rappelle le contexte régional défavorable à l’Algérie (instabilité au Mali et en Libye), et qui conforte cette hypothèse.
Khider Cherif
Comment (59)