Violences urbaines : parents complices
Par Kamel Moulfi – La sonnette d’alarme est tirée en permanence dans notre pays, pour diverses raisons, entre autres, les bagarres avec utilisation d’armes blanches dans les nouvelles cités d’habitation, et plus largement sur ce que l’on appelle la violence urbaine. Un phénomène qui ne date pas d’hier mais qui a tendance à prendre de l’ampleur sans atteindre, heureusement, le niveau de gravité de la criminalité qui règne dans les quartiers des grandes villes américaines, par exemple, où l’usage des armes à feu est courant.
Un constat devenu récurrent : les actes de violence qui se multiplient dans les cités partent de conflits nés autour de motifs d’une futilité déroutante, comme une dispute entre enfants. L’amplificateur du fait mineur – dans tous les sens du mot –, à la base des batailles rangées entre jeunes brandissant des épées, est, paradoxalement, le milieu familial censé agir dans l’éducation des enfants et la prévention de l’incivisme et non pas jeter de l’huile sur le feu et participer aux bagarres.
Les autres «institutions», comme le système éducatif ou le monde sportif, dont le rôle est tout aussi déterminant que la famille dans la préparation des jeunes au modus vivendi en milieu urbain, subissent elles-mêmes, dans les classes et dans les stades, le phénomène de la violence, au point où le nombre de clubs sanctionnés pour mauvais comportement de leurs supporters et qui jouent leurs matches à huis clos, est de plus en plus grand.
Si le même type de sanctions était appliqué aux écoles, combien de classes seraient condamnées à suspendre leurs cours ? Un mot revient dans les comptes rendus des faits de violence dite urbaine : drogue. Pour les jeunes en proie au sentiment de victimisation liée à la hogra (déni de droit) qu’ils perçoivent de la part des «autres» et qui les exclue de tout, la drogue est effectivement l’ingrédient qui les encourage à la violence.
En même temps, du fait de son commerce florissant, la drogue est le premier mobile des «guerres» dans les cités plantées à la périphérie des grandes villes pour y faire habiter les mal-logés. Mais il est encore temps pour juguler le phénomène.
K. M.
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