Le pétrole sous le prix de référence de la loi de finances
Le prix du pétrole descend à nouveau sous la barre des 50 dollars à cause des incertitudes sur la présidentielle américaine et l’hésitation affichée par certains pays de l’Opep d’aller au bout de l’accord arraché au forceps en septembre dernier à Alger. Ainsi, le prix du baril a perdu 1,02 dollar, descendant à 48,70 dollars au New York Mercantile Exchange (Nymex) sur le contrat pour décembre. A Londres, le cours du baril de Brent de la mer du Nord a reculé de 76 cents à 49,71 dollars sur le contrat pour décembre sur l’Intercontinental Exchange (ICE). Cette baisse, après quatre semaines de hausse, inquiète les pays exportateurs de pétrole comme l’Algérie. Cela surtout que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui a annoncé fin septembre vouloir réduire sa production, peine à finaliser l’accord.
La réunion technique qui se tient actuellement à Vienne, et à laquelle devrait se rejoindre la Russie, n’a pas abouti à une conclusion qui pourrait rassurer le marché. Cette réunion va préparer le sommet des gouvernements des pays de l’Opep prévu le 30 novembre. Face à ces incertitudes, le marché pétrolier se porte mal. Le prix de l’or noir peine à prendre son envol en raison d’une surabondance de la production estimée à près de 3 millions de barils. Les spécialistes prévoient l’effondrement des prix si l’Opep échoue à faire baisser la production de ses membres. Le baril de pétrole à moins de 50 dollars va aggraver la crise économique que vit l’Algérie et, surtout, creuser le déficit qui a atteint un record de 15 milliards de dollars cette année.
Il est à rappeler que le projet de loi de finances pour 2017 est élaboré sur la base d’un baril de pétrole à 50 dollars. Si la tendance baissière se confirme, le gouvernement aura de sérieux problèmes à mobiliser tout l’argent prévu dans ce projet de loi de finances. Le recours dans ce cas-là à la planche à billets serait presque inévitable, avec ses conséquences directes sur l’inflation et, donc, sur le pouvoir d’achat des Algériens.
Sonia Baker
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