Ils ne nous disent pas tout !
Par Kamel Moulfi – Les fluctuations même minimes du prix du baril de Brent continuent de souffler le chaud et le froid au point de déstabiliser les prévisionnistes chargés d’établir les budgets publics dans les pays, dont l’Algérie, qui dépendent des revenus tirés des exportations d’hydrocarbures. Cette fois, la nouvelle n’est pas bonne : le prix du pétrole est redescendu sous 50 dollars, seuil qui a servi, chez nous, à l’élaboration du projet de loi de finances pour 2017. De sérieux problèmes attendent le gouvernement mis au défi, si cette tendance baissière se confirme, d’assurer les dépenses prévues tout en maintenant l’équilibre budgétaire.
Mais, à croire le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, qui est bien placé en sa qualité de chef de cabinet de la Présidence, pour apprécier la situation, il n’y aurait pas le feu. «L’Algérie dispose de tous les atouts nécessaires et détient les cartes qui lui permettront de traverser cette crise qui va durer», dit-il. En voulant rassurer, Ahmed Ouyahia n’a pas cité les nombreux «handicaps» qui ont tendance à neutraliser les «atouts».
Parmi les facteurs négatifs, très rarement évoqués dans le discours officiel, il y a l’habitude chez les gestionnaires de l’argent public, de dépenser à «tort et à travers», comme le reconnaissent, du bout des lèvres, les observateurs qui s’intéressent à ce qui se passe dans les collectivités locales, c’est-à-dire les wilayas et les communes. Dans l’administration locale, en effet, le réflexe est de «consommer» les budgets que leur alloue l’Etat, sans égard pour l’efficience de la dépense : a-t-elle permis de réaliser l’objectif qui lui a été assigné ?
Maintenant que les caisses de l’Etat se vident, va-t-on laisser tomber les communes et les abandonner à leur sort, les condamner à se débrouiller ? Cela ressemble à une fuite en avant suicidaire, consistant à sauter du laxisme dans le contrôle au désengagement total. C’est tout le contraire qui devrait se faire. La problématique est facile à résumer : les décisions sont prises «en haut» mais tout se passe «en bas». Dans tous les domaines qui exigent une amélioration de la gestion et des performances, l’accompagnement des «exécutants», qui se trouvent aux derniers niveaux, est absolument indispensable.
K. M.
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