Djamel Ould-Abbès organise une rencontre ce samedi à Alger et met en marche la machine électorale du FLN
Algeriepatriotique a appris de sources informées que Djamel Ould-Abbès organise, ce samedi, une réception dans un hôtel à Alger avec des acteurs politiques hors FLN. Après la réunion d’hier au siège de son parti, le successeur d’Amar Saïdani formalise ainsi son installation à la tête du parti. Il va entamer, à cette occasion, des discussions tous azimuts pour corriger le tir après la gestion catastrophique de son prédécesseur. Ould-Abbès veut brasser large en prévision – dans un premier temps – des prochaines élections législatives, prévues en mai 2017, dont dépend la seconde partie de sa feuille de route : l’élection présidentielle qui aura lieu deux ans plus tard, en avril 2017. Le nouveau secrétaire général du FLN veut se positionner en leader, comme le prétend l’ex-parti unique, non seulement de l’Alliance présidentielle informelle, mais de toute la classe politique.
Sa démarche de «consensus» se dessine. Elle a commencé à se concrétiser avec la réunion organisée ce jeudi au siège du parti, pour l’inauguration d’une stèle à la mémoire des dirigeants historiques du FLN. La caméra de la télévision publique s’est attardée de façon significative sur des visages connus pour ne pas être FLN et même pour être partisans de la mise au musée de ce sigle. Ould-Abbès continue donc sur sa lancée. Il a fait rentrer dans le rang les frondeurs emmenés par l’ex-coordinateur du bureau politique, Abderrahmane Belayat, qui ont publiquement annoncé leur ralliement au nouveau secrétaire général du FLN. Ils justifient leur position par l’écho positif donné par le président Bouteflika qui aurait entendu leur appel à destituer Amar Saïdani.
Dans cette reconfiguration annoncée, Amar Saïdani apparaît comme le grand perdant, avec le clan qui le soutient, dans ce tournant de la vie politique nationale. L’action engagée par Ould-Abbès, parmi les grands acteurs, ou supposés tels, de la scène politique nationale, a pour complément la reprise en main des structures locales du FLN complètement déstabilisées depuis les processus successifs de redressement par le groupe Belayat contre d’abord Abdelaziz Belkhadem puis Amar Saïdani. La «réunification» des rangs du FLN au sommet, mais surtout à la base, sachant le rôle d’encadrement de celle-ci dans la société en appui sur le maillage réalisé par les diverses associations «institutionnelles», est le préalable à la préparation des batailles électorales que la majorité présidentielle veut gagner pour conserver son pouvoir.
Le dispositif inclut le changement opéré par le président Bouteflika, après le mouvement des walis et des secrétaires généraux de wilaya, dans l’encadrement de l’administration régionale à six mois des élections législatives. L’objectif est de faire gagner le maximum de sièges aux formations politiques de l’Alliance présidentielle informelle que le FLN veut diriger et qui comprend principalement le RND, mais aussi des petits partis comme le MPA d’Amara Benyounès et d’autres moins visibles sur la scène politique, mais qui peuvent faire pencher la balance au moment décisif.
Officiellement, ces changements sont entraînés par la nouvelle politique du gouvernement concernant le financement du développement local dans le contexte d’une crise liée à la baisse des recettes extérieures des ventes des hydrocarbures et qui est appelée à durer. Mais, l’un n’empêche pas l’autre ; les responsables des administrations au niveau des communes, des daïras et des wilayas, pièces maîtresses dans les consultations électorales, doivent être alignés sur la majorité présidentielle. Il ne doit pas y avoir de doute de ce côté. N’a-t-on pas souvent entendu dire que le premier parti politique en Algérie est l’administration ?
Mais, celle-ci et toute la machine électorale, laborieusement et méticuleusement installée, vont-elles réussir à vaincre les réticences déjà perceptibles dans la population – qui se sent mise à l’écart de tout – à aller voter et qui leur laissent craindre une abstention plus forte que d’habitude ?
Houari Achouri
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