Aït Hamouda : «L’Etat doit s’excuser pour l’offense faite à Amirouche et El-Haouès»
Le fils du colonel Amirouche a saisi l’occasion du lancement officiel de la fondation dédiée au chef de la Wilaya III historique pour dénoncer «le traitement réservé aux corps d’Amirouche et d’El-Haouès, respectivement chefs de la III et de la VI». «Pourquoi les autorités nationales ont-elles séquestré à l’Indépendance leurs dépouilles mortelles ? Et pourquoi l’Etat ne formule-t-il pas d’excuses pour cette forfaiture qui ressemble à une seconde mise à mort ?» s’est indigné Nordine Aït Hamouda dans un discours prononcé en présence du ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni. «Pour notre part, a-t-il souligné, même si l’amour de notre patrie nous incite à dépasser ce crime, on ne pourra jamais l’oublier. L’Etat doit répondre de cela et réparer cette offense à l’endroit de ces deux chefs historiques. Et ce ne sera que justice rendue.»
Le membre fondateur du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a, par ailleurs, fustigé «la négation de la dimension amazighe de notre pays» qui a été «une véritable mutilation nationale». «Plusieurs générations de militants pionniers du mouvement national, pour la plupart d’entre eux, ont porté haut et fort cette revendication légitime et payé de leur vie, pour certains, afin que leur idéal soit perpétué et transmis», a fait remarquer l’ancien vice-président de l’APN, ajoutant que «leur combat doit être reconnu et honoré».
Pointant du doigt le système politique actuel, Nordine Aït Hamouda s’est demandé pourquoi la guerre d’Indépendance, qui a été un soulèvement national dans lequel les Wilayas historiques «ont été des ensembles stratégiques politico-militaires qui ont donné cohésion et efficacité au commandement général qu’ont été, tour à tour, les comités de coordination et d’exécution et les différents gouvernements provisoires de la République algérienne», ne sert pas de modèle. «L’interrogation sur la lutte pour l’Indépendance nous donne la possibilité de réfléchir à l’organisation de l’Etat national actuel. Pourquoi ne reproduirait-on pas cet esprit ? Pourquoi ce qui a été valable et efficace hier ne le serait-il pas aujourd’hui ?» s’est interrogé le fils du colonel Amirouche. Pour lui, le système politique en vigueur dans notre pays est un «héritage du colonialisme» qui «doit disparaître et faire place nette à une autre organisation politico-administrative».
Sarah L.
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