Un Saoudien alerte les Algériens : «Attention, nos princes braconnent chez vous !»
Un lanceur d’alertes saoudien (sur Tweeter) qui active sur les réseaux sociaux et qui suit de près les frasques de la famille royale saoudienne, affirme que «le gouvernement algérien donne au prince Mohammed Ibn Nayef, le droit d’anéantir la faune sauvage dans le désert par ses massacres de l’outarde, de la gazelle et du mouflon». Il précise que «Ibn Nayef séjourne en Algérie plusieurs fois par an avec une escorte nombreuse et il lui est permis de chasser dans de vastes zones sans aucun contrôle pour protéger l’environnement». Il poursuit, en ajoutant que «le coût de chaque déplacement du prince n’est pas moins de 500 millions de riyals et comprend le transport, les frais de campement et de subsistance». Il estime que «si Ibn Nayef se déplace 3 à 4 fois par an vers l’Algérie, le coût de ses séjours varie entre un milliard et deux milliards». L’internaute saoudien fait savoir qu’Ibn Nayef «habite dans de véritables palais mobiles et roule en 4×4 spécialement fabriqué pour lui». Le lanceur d’alertes saoudien rapporte qu’«il arrive à Ibn Nayef de jeter tout un repas qui a coûté des millions après avoir soudainement décidé d’aller déjeuner dans un autre endroit où il a préparé une autre table au même coût».
Les révélations de cet internaute sont reprises par de nombreux médias arabes. Ce n’est pas la première fois que les parties de chasse organisées par les princes saoudiens et autres émirs du Golfe dans le Sud algérien, sont dénoncées par les médias, y compris en Algérie, à cause de leurs effets destructeurs sur la faune protégée. Ce braconnage avait cours déjà dans les années 1980, menaçant d’extermination deux espèces de la faune saharienne, protégées par la loi algérienne, les outardes et les gazelles. Ces parties de chasse se déroulaient à l’époque, notamment aux environs de Laghouat, Aflou et El-Goléa, où les princes des monarchies pétrolières du Golfe séjournaient fréquemment, avec leurs fauconniers, transportés par vols spéciaux, dotés de tout un attirail acheminé par des convois de 4×4, avec des camions citernes pour les réserves d’eau et de carburant, la nourriture en quantités astronomiques, des générateurs pour la production d’électricité, des équipements de télécommunications, tout cela pour écumer la faune saharienne et massacrer des centaines d’outardes et de gazelles qui étaient embarquées et expédiées vers les pays du Golfe.
Le même scénario s’est poursuivi malgré les dénonciations des populations locales et des associations environnementales. Ces massacres ne pouvaient avoir lieu si les princes des pays du Golfe ne disposaient pas du soutien, voire de l’autorisation, de personnalités et responsables algériens. Le tweet du lanceur d’alertes saoudien prouve que rien n’a changé depuis.
Houari Achouri
Comment (143)