RCD : «Ce qui est appelé la nouvelle politique économique n’existe pas»
Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) exprime de fortes inquiétudes quant à l’aggravation de la crise économique. Dans un communiqué sanctionnant la réunion ordinaire de son secrétariat national, le RCD a affirmé que «ce qui est appelé la nouvelle politique économique n’existe pas». Pour cette formation de l’opposition, le pouvoir enfonce le pays dans une crise inextricable en faisant dans l’approximation budgétaire, comme le reflète le projet de loi de finances pour 2017.
«Ce dernier est, en effet, l’archétype même des anachronismes qui ont caractérisé et caractérisent encore la gouvernance économique dans notre pays», souligne ce parti, qui précise que «ce projet ne se contente pas de présenter le listing des recettes et des dépenses de l’Etat pour l’année à venir, mais il va jusqu’à risquer des projections pour 2019». Le RCD estime que ce projet n’a rien de rassurant.
«Il trace une stratégie financière sur trois ans qui prétend éliminer le déficit colossal des finances publiques qui représente pour cette année encore près de 15% du PIB. Le problème est que dans cette opération, les dépenses d’équipements seront réduites dans une proportion qui hypothèque tout développement avec un gel des dépenses de fonctionnement qui suppose que les salaires et les prix des produits et services vont stagner, alors que le dinar est soumis à une dévaluation rampante», fait remarquer le parti de Mohcine Belabbas.
Le RCD considère qu’en l’absence d’un cap à moyen terme et d’objectifs annuels, «le gouvernement continue de recourir à l’éternelle confection administrative des lois de finances qui consiste en des arbitrages sur des besoins exprimés par ses démembrements régionaux et locaux. Un modèle qui ne peut tenir en temps de crise». Ce qui ne peut pas régler les difficultés économiques dont souffre l’Algérie.
Ce parti continue en commentant l’attitude du gouvernement, jugée intenable. Cette attitude, qui «consiste à traiter une question sociale des plus sensibles par l’affichage de simples bilans comptables, n’est ni sérieuse ni constructive».
Le RCD considère que «la refonte des mécanismes des départs en retraite et de la gestion des caisses sociales est une nécessité qui relève de l’économie, du social et des évolutions liées à la mobilité et l’amélioration de l’espérance de vie». Cette amélioration «ne doit pas se limiter au régime général», précise ce parti, en ce sens qu’elle exige d’inclure les régimes spéciaux et de se pencher aussi sur le sort de nombreux cotisants à la Casnos et des travailleurs contraints à l’informel.
«Cela suppose un dialogue avec tous les acteurs économiques et sociaux représentatifs pour mettre en place un mécanisme juste, graduel et de long terme», poursuit-on.
Sonia Baker
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