Khelil : vers une nouvelle offensive ?
Par R. Mahmoudi – Après une longue éclipse, l’ex-ministre de l’Energie fait son retour cette semaine sur la scène médiatique à travers l’émission économique de la chaîne de télévision Dzaïr News, dont il était l’invité. Très serein comme d’habitude, Chakib Khelil répond avec enthousiasme à toutes les questions inhérentes à la situation induite par le choc pétrolier et n’hésite pas, en expert, à prodiguer ses conseils en matière de gestion macroéconomique, mais évite soigneusement de faire la moindre allusion à la situation politique. Il faut dire que depuis sa fameuse tournée des zaouïas qui a soulevé une tempête, en avril dernier, Chakib Khelil a poursuivi ses prestation médiatiques, mais en se réfugiant dans des conférences sans attrait, avant de faire une longue traversée du désert aux Etats-Unis.
Sa dernière apparition en date remonte à la mi-août, où il a accordé notamment une interview téléphonique à la chaîne de télévision américaine Bloomberg TV. Entretemps, celui qui est montré comme le symbole de la corruption en Algérie, s’est attelé quotidiennement à travers sa page Facebook à revenir sur son bilan à la tête du ministère de l’Energie et des Mines entre 1999 et 2010, pour louer les résultats obtenus sous son règne, et prétend détenir la solution aux problèmes que traverses l’Algérie, mais sans jamais avouer des ambitions politiques précises comme le laissait entendre son périple à travers les confréries religieuses. Une attitude qui n’a pas manqué d’intriguer les observateurs de la scène nationale et de semer des doutes sur les intentions réelles de son retour au pays.
Cette apparition de l’ancien homme de confiance du chef de l’Etat intervenait au moment où l’affaire Saipem-Sonatrach connaissait de nouveaux rebondissements, avec la comparution annoncée de l’ex-patron du géant pétrolier ENI devant la justice italienne. Si Chakib Khelil continue à nier toute implication dans cette affaire de pots-de-vin, Farid Bedjaoui, en fuite depuis quatre ans, est néanmoins cité parmi les principaux accusés.
Il s’est avéré que ce retour aux Etats-Unis était un simple intermède que Chakib Khelil compterait mettre à profit pour rebondir sur la scène à l’approche des prochaines joutes électorales qui s’annoncent cruciales.
Il restera à savoir quel rôle il peut encore jouer dans une conjoncture qui connaît un chamboulement important après le départ d’Amar Saïdani, dont les sorties contre l’ex-chef du DRS coïncidait curieusement avec le retour de Chakib Khelil au pays.
R. M.
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