Violentes protestations au centre-ville de Tizi Ouzou
Le centre-ville de Tizi Ouzou est secoué par de violentes protestations sociales. Depuis ce matin, des centaines de citoyens, en colère après n’avoir pas trouvé leurs noms sur la liste des bénéficiaires de logements sociaux, ont investi le centre-ville en barricadant la route et mettant le feu à des pneus de voitures, a-t-on appris de sources locales. Le premier endroit visé par ces contestataires, la cité Million. La protestation a vite gagné d’autres quartiers de la ville, provoquant des embouteillages énormes. Des échauffourées ont ensuite éclaté entre des protestataires et les forces de l’ordre mobilisées pour dégager les routes bloquées. Aucun bilan n’a été fourni sur ces échauffourées. Le siège de la daïra, vers lequel se sont dirigés des dizaines de protestataires, a été vite encerclé par un dispositif sécuritaire impressionnant. Des scènes comme celle qui s’est produite devant la cinémathèque de la ville, rappellent les années d’émeutes et les tristes événements du printemps noir.
Ce qu’il s’est passé aujourd’hui dans la ville de Tizi Ouzou renseigne sur la colère qui couve chez les citoyens. Il y a quelques jours, on a vu des scènes d’émeutes dans la ville d’Akbou, des routes barrées et des citoyens remontés contre les autorités. La raison en est que leur commune est bloquée pratiquement depuis les élections locales de novembre 2012. Ces citoyens exigent tout simplement le départ du maire et la dissolution de l’Assemblée populaire communale.
D’autres protestations ont eu lieu ces derniers mois dans plusieurs régions du pays pour diverses raisons. L’absence de développement reste la principale cause de la colère des citoyens. Les coupes budgétaires en préparation, avec notamment le gel de nombreux projets prévus localement, risquent d’aggraver le mécontentement des populations et attiser les tensions. D’ailleurs, la Gendarmerie nationale a alerté en juillet dernier contre les risques élevés d’une grogne sociale prévisible.
Sonia Baker
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