Le président du MAK Bouaziz Aït Chebib forcé à la démission
Comme révélé par Algeriepatriotique, le président du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (séparatiste), Bouaziz Aït Chebib, a fini par céder aux pressions qui sont exercées sur lui par l’aile radicale du Mouvement depuis plusieurs mois, en décidant de présenter sa démission au chef du Mouvement, Ferhat Mehenni.
Dans une lettre de démission diffusée par l’organe central du mouvement, Aït Chebib justifie sa décision, en écrivant : «Au vu des derniers événements qui ont agité nos structures, et pour écarter définitivement la problématique absurde du bicéphalisme et la fausse compétition entre l’intérieur et l’extérieur (entre le MAK et l’Anavad), j’informe la base militante du MAK que j’ai pris la décision de me retirer de la présidence du mouvement.» Et d’enchaîner : «De fait, ma démission entraîne naturellement celle de l’ensemble de l’exécutif que j’ai formé. Je rassure néanmoins les militants de mon indéfectible soutien et de ma totale disponibilité, en particulier en ces périodes de harcèlements policier.» Il prétend avoir laissé un bilan «chargé de victoires resplendissantes sur le régime d’Alger, sachant que le MAK a d’ores et déjà réussi la plus importante de ses missions : la conscientisation du peuple kabyle».
Il y a une semaine, Aït Chebib annonçait avoir été victime d’une agression physique dans un village de Kabylie, accusant un cadre local d’en être l’instigateur.
Début septembre dernier, Algeriepatriotique a révélé que les dirigeants du MAK se livrent, en coulisses, à une guerre totale qui risquait de le mener rapidement à l’implosion. Selon des échos qui nous sont parvenus, deux courants se disputent le pouvoir au sein de cette organisation clandestine, qui l’est de moins en moins : l’un, plus radical, reprochait à l’actuelle direction sous la conduite de Bouaziz Aït Chebib sa «modération», son «universalisme» et, surtout, son «manque» de sectarisme. Ce courant est représenté par un noyau de militants très actifs dans les structures régionales et aussi dans les circuits associatifs et les réseaux sociaux.
L’autre aile est incarnée par Bouaziz Aït Chebib qui a été réélu à la tête du MAK par le dernier «congrès», organisé fin février dernier à Aït Zellal, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Présents dans toutes les structures du mouvement, les représentants de la ligne dure n’hésitaient pas, d’après nos sources, à s’en prendre publiquement au président du Mouvement, Aït Chebib, pour tenter de l’isoler. C’est ainsi que des militants auraient même essayé d’occulter, sciemment, l’interpellation du président du MAK par la police lors de la vague d’arrestations qui avait ciblé les activistes autonomistes fin juillet dernier dans la ville de Tizi Ouzou.
Ces radicaux tentent de faire pression sur le «guide suprême» du mouvement, en l’occurrence Ferhat Mehenni, pour l’amener à recadrer l’orientation politico-idéologique de leur mouvement dans le sens d’une plus grande radicalisation qu’ils estiment «légitime» après les démonstrations populaires du 20 avril dernier dans les wilayas de Béjaïa et Tizi Ouzou.
Enfin, Ferhat Mehenni reprochait à son lieutenant d’avoir mené des négociations avec des émissaires du pouvoir, sans l’avoir avisé. Ce que Bouaziz a reconnu, à demi-mot.
B. K.
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