Ferhat Mehenni appelle à la création d’une «autorité» en Kabylie
«Nous devons petit à petit se substituer à l’autorité de l’Etat algérien, et il appartient aux militants du MAK d’imposer leur loi en Kabylie», a lancé Ferhat Mehenni dans un message vidéo diffusé ce dimanche à travers différents médias proches de la mouvance séparatiste. Expliquant son appel, le mentor du mouvement autonomiste dira qu’il appartient aujourd’hui aux militants de son organisation de «construire cette autorité dans les villages, et partout où il est possible d’instaurer une autorité», a-t-il ajouté. Plus explicite, Ferhat Mehenni enjoint à ses partisans de se consacrer désormais pleinement à la construction d’une autorité, mais sans en préciser les termes, ni la nature. Pour lui, ce besoin de créer une autorité en Kabylie est dicté par les arrestations qui visent de plus en plus de militants.
Rappelant sa revendication pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination, Ferhat Mehenni monte les enchères : «Le référendum doit porter sur l’indépendance et sur rien d’autre !» «Ceux qui croient encore à l’autonomie n’ont plus place dans notre mouvement», a-t-il tranché.
Revenant sur la récente démission de Bouaziz Aït Chebib de son poste de président du MAK, Ferhat Mehenni, qui se présente comme le président de l’Anavad, révèle indirectement l’avoir poussé à la démission. «Il ne me consultait plus depuis quelques mois», a-t-il lâché, avant d’ajouter : «Il a dû subir des pressions venant d’une équipe ou d’un environnement autour de lui qui poussait à séparer le MAK de l’Anavad.» Après cette démission, Ferhat Mehenni décide de reprendre sa mainmise totale sur la structure du mouvement en Kabylie, en fusionnant les deux instances et en mettant en place une nouvelle organisation qui sera, à ses yeux, «plus disciplinée».
Pour rappel, l’ex-président du MAK, Bouaziz Aït Chebib, a fini par céder aux pressions qui ont été exercées sur lui par l’aile radicale du Mouvement depuis plusieurs mois, en décidant de présenter sa démission le 16 novembre dernier. Dans une lettre de démission diffusée par l’organe central du mouvement, Aït Chebib justifiait sa décision, en écrivant : «Au vu des derniers événements qui ont agité nos structures, et pour écarter définitivement la problématique absurde du bicéphalisme et la fausse compétition entre l’intérieur et l’extérieur (entre le MAK et l’Anavad), j’informe la base militante du MAK que j’ai pris la décision de me retirer de la présidence du Mouvement.»
B. K.
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