Les Britanniques prédisent une victoire écrasante de Marine Le Pen en France
Le chef de file de l’extrême-droite britannique, l’Eurosceptique Nigel Farage, avertit les capitales européennes de se préparer à un raz-de-marée, dépassant de loin le Brexit, de la formation de Marine Le Pen, lors de la présidentielle française prévue au printemps prochain. Un tel résultat signifie que soixante ans d’efforts pour l’intégration européenne partent à veau- l’eau, a affirmé Nigel Farage dans une déclaration ce dimanche à l’hebdomadaire dominical britannique The Observer. Cette sortie du leader provisoire d’Ukip, qui a été la première personnalité à avoir rencontré Donald Trump après sa victoire à la présidentielle américaine, vient renforcer les craintes en Europe que les mouvements souverainistes aient acquis une dynamique dangereuse dans des pays comme la France, les Pays-Bas, l’Italie ou encore l’Autriche, au lendemain de la victoire remportée par le camp du Brexit au Royaume-Uni.
Nigel Farage, qui a anticipé et le vote du Brexit et la victoire de Donald Trump, a affirmé dans les colonnes de l’Observer que Marine Le Pen est désormais une personnalité qui pèse dans l’échiquier politique français, et est une candidate à ne pas sous-estimer lors du rendez-vous électoral de mai prochain en France. Selon lui, il faut maintenant prendre très au sérieux le fait que la patronne du Front national soit «très bien partie» pour être la prochaine présidente de la France.
«A la lumière de ce qui s’est passé ailleurs, Le Pen remportera certainement le second tour», a insisté Nigel Farage, en soulignant que seul un «inepte ne croirait pas aux chances de Marine le Pen de sortir largement vainqueur». Selon lui, la France est un pays «profondément malheureux» et si la présidente du Front national venait à remporter les élections, «ce serait le début du processus de l’éclatement du bloc européen». Nigel Farage, qui a ouvertement affiché son opposition au Front national en tant que formation politique, mais qui témoigne une forme d’admiration a l’égard de Marine Le Pen, a estimé qu’il ne s’était toujours pas positionné par rapport à sa campagne pour l’Elysée, en précisant qu’elle devrait s’engager dans cette course en se détachant de sa formation.
La victoire spectaculaire de Donald Trump aux Etats-Unis a amené un grand nombre d’acteurs politiques aussi bien en France, en Allemagne qu’en Belgique, à ressentir une réelle inquiétude quant à l’éventualité de voir Marine Le Pen exploiter à fond ce sentiment de mécontentement populaire, exprimé partout et qui constitue désormais une menace réelle pour la survie des démocraties occidentales. Une crainte confirmée par l’ancien Premier ministre français, Jean-Pierre Raffarin, qui a récemment déclaré qu’«il n’y a plus de raison en France» et que Marine Le Pen «peut éventuellement» remporter l’élection présidentielle.
L’Union européenne se trouve à la croisée des chemins et est plus que jamais menacée d’éclatement. La formation de Marine Le Pen a très souvent brandi la menace du divorce de l’Hexagone d’avec la zone euro et l’Union européenne. Cette situation a contraint les vingt-sept Etats membres de l’UE à adopter une ligne dure vis-à-vis de la Grande-Bretagne. L’Union européenne refuse notamment de permettre au Royaume-Uni l’accès au marché unique, à moins que Londres n’accepte d’adhérer à ses règles, y compris à la libre circulation des personnes, des capitaux, des services et de la main-d’œuvre. Une façon d’avertir les autres Etats de l’UE que le choix de sortir de l’Union européenne serait lourd de conséquences.
De Londres, Boudjemaa Selimia
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