Ces sondages qui trompent l’opinion
Par R. Mahmoudi – Encore une fois, les instituts de sondage ont été démentis, et de la plus belle manière, par le choix des électeurs. Après l’élection américaine, où les sondages avaient pendant de longues semaines donné Hilary Clinton largement en tête, les résultats du premier tour de la primaire de droite en France viennent d’asséner un coup aussi cinglant à ces instituts, appuyés systématiquement par des faiseurs d’opinion toujours plus suffisants, qui avaient placé Nicolas Sarkozy au moins en deuxième position derrière Alain Juppé, et recalé le grand vainqueur, François Fillon, à la troisième place. Ces instituts n’avaient perçu la montée de ce dernier que pendant les derniers jours ; et encore, aucun n’avait pressenti cette déferlante de vote en faveur de l’ex-Premier ministre de Sarkozy.
Ces échec à répétition montre à la fois les limites de ces «régulateurs» d’opinion et leur anachronisme dans un monde qui aspire au changement, et leur incapacité à prendre la mesure de cette aspiration qui traverse les sociétés contemporaines qui se détachent péniblement d’une longue mainmise des médias traditionnels par des lobbies politico-financiers ou groupes industriels liés au système politique.
L’avènement des média alternatifs et l’usage de plus en plus important des nouvelles technologies de communication, semble jouer un rôle prépondérant dans l’apparition de ces nouvelles orientations et modes de pensées qui bousculent l’ordre établi.
Ce désaveu est aussi, à vrai dire, celui, avant tout, d’une classe dirigeante qui, aux Etats-Unis, en France et partout ailleurs en Occident, est aujourd’hui prise de panique à l’idée que l’effet Trump puisse gagner d’autres pays. Pour limiter les dégâts, les mêmes faiseurs d’opinion, aidés par les instituts de sondage dominants, préviennent – mais tardivement – contre une vague brune qui menacerait l’Europe d’une régression fatale.
R. M.
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