L’icône des islamistes algériens Erdogan : «Il est temps de renouer avec Israël !»
Dans un entretien qu’il vient d’accorder à la seconde chaîne de télévision israélienne et qui devrait être diffusé dans les prochains jours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a estimé que «le moment est venu pour ouvrir une nouvelle page dans les relations turco-israéliennes et de solder les dossiers du passé». Dans un petit sursaut d’orgueil, Recep Tayyip Erdogan, qui se pose comme le porte-flambeau de l’islam et des musulmans, a fait savoir tout de même que l’affaire de la flottille «Free Gaza» (navire Marmara) victime d’un raid sanglant de l’armée israélienne continue à peser sur les relations entre les deux pays et qu’il ne croit pas un instant la version soutenue par Tel-Aviv, selon laquelle tout a été tenté pour limiter les pertes en vies humaines. Mais cette dramatique séquence ne semble pas empêcher l’actuel sultan de la Turquie de souhaiter une lune de miel avec Benjamin Netanyahu. Son destin personnel prime pour lui sur tout le reste. La Turquie d’Erdogan et l’Arabie Saoudite, à contre-courant de leurs opinions, ont ceci en commun qu’ils rattachent leur survie à celle d’Israël.
L’abordage de la flottille pour Gaza est une opération de l’armée israélienne en date du 31 mai 2010 dirigée en haute mer contre une flottille de bateaux de militants pro-palestiniens qui tentaient de briser le blocus de la bande de Gaza. La «flottille de la liberté» ou «flottille Free Gaza» comprenait huit cargos transportant près de 7001 passagers, de l’aide humanitaire et des matériaux de construction destinés à la population de la bande de Gaza. L’intervention militaire a fait 9 morts et 28 blessés parmi les militants. Cette action a été largement condamnée par la communauté internationale.
C’est le 26 juin dernier que la Turquie et Israël ont scellé leur réconciliation après six ans de brouille. Les deux parties ont fait des compromis. Ankara n’a pas obtenu la levée complète du blocus naval israélien sur la bande de Gaza, ce qui pourrait contrarier la base conservatrice du pouvoir turc. En revanche, Israël n’a pas convaincu la Turquie de cesser les contacts avec les représentants de la branche politique du Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007. Sur un autre plan, l’accord stipule qu’Israël accepte de verser environ 20 millions de dollars, via un fonds, à l’intention des familles des morts et des blessés lors de l’assaut donné au navire Marmara, en mai 2010. Cette compensation s’ajoute aux excuses publiques déjà formulées.
Khider Cherif
Comment (57)